Mauvaise gestion locale : Ould Kablia et les walis crèvent l’abcès
L’Etat est décidé à réinstaurer toute son autorité dans le milieu urbain où de véritables zones de non-droit ont fini par surgir ces dernières années. C’est ce qui ressort des travaux de la réunion régionale entre le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, et les walis des wilayas du centre, du sud et des Hauts-plateaux du centre, qui se tient, aujourd’hui samedi, au Palais des nations (Club des pins). La qualité des membres du gouvernement qui prennent part à la réunion confirme cette volonté de l’Etat d’en finir avec l’anarchie constatée en milieu urbain. Il y a, en effet, les ministres de l’Agriculture et du Développement rural, du Commerce, de l’Habitat et de l’Urbanisme, de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville ainsi que la secrétaire d’Etat chargée de l’Environnement. Le bilan de l’opération de résorption – c’est le mot qu’il faut utiliser et non «éradication», demande Dahou Ould Kablia – des marchés informels a été au centre de cette réunion. Pour le ministre de l’Intérieur, il s’agit d’une opération qui se fera graduellement. Il rappelle que cette situation a été créée par le chômage et l’absence de l’Etat. Pour sa part, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé que 10 milliards de dinars ont été débloqués par l’Etat pour la réhabilitation des marchés de proximité. Les marchés de gros ne répondent pas aux objectifs pour lesquels ils ont été créés. Autre point important abordé au cours de cette réunion : l’hygiène, notamment l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets solides, et la réhabilitation des services publics d’hygiène du milieu. A ce propos, le nouveau ministre en charge à la fois de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounès, a lancé crûment : «Il faut dire ce qu’il en est, nous vivons dans un pays sale.». «Il y a urgence, ajoute-t-il, à ce que l’Etat reprenne autorité dans nos villes. Nous avons créé des villes sans âme.» Dahou Ould Kablia a donné le ton en soulignant que le temps n'était plus à la réflexion mais qu'il fallait réagir. A propos de la garde communale, elle ne sera pas transformée en police communale, a affirmé le ministre de l'Intérieur. Il estime que les gardes communaux ont donné la preuve de leur indiscipline alors que leurs revendications étaient satisfaites. Si le cas se présente, on procédera à de nouveaux recrutements, a-t-il dit.
Cherif Brahmi
