François Hollande à Malte : «Pas de solution au Mali sans l’Algérie»
Le président français François Hollande ne conçoit pas de solution à la crise malienne sans l’Algérie. Pour le chef de l’Etat français, qui s’est exprimé dans une conférence de presse en marge du sommet des 5+5 qui se déroule à Malte, l’Algérie est un pays clé pour de multiples raisons. C’est d’abord un pays frontalier qui connaît bien le Mali. Mais aussi et surtout, c’est un pays qui a connu les affres du terrorisme islamiste. Ainsi, pour le président Hollande, dont le pays défend depuis plusieurs mois l’option d’une intervention militaire au Mali pour enrayer la menace terroriste, «il n'y aura pas de solution sans une implication algérienne, notamment dans la surveillance des frontières et l'échange de renseignements militaires». Hollande, qui a confirmé sa visite d’Etat en Algérie au début du mois de décembre, dit faire entièrement confiance en les capacités de l’Algérie et surtout en sa volonté à lutter contre le terrorisme dans cette région infestée par les islamistes radicaux. «L’Algérie sait ce qu’est le terrorisme, parce qu’elle a payé un tribut assez lourd», dit-il. Selon lui, les deux parties, algérienne et française, se sont entendues sur une chose : combattre le terrorisme dans toute la bande sahélo-saharienne. Il affirme avoir délivré un message au Premier ministre Abdelmalek Sellal dans lequel il sollicite l’implication directe d’Alger dans la résolution du conflit malien, rappelant dans ce sillage que «les terroristes d'Aqmi ne sont pas une menace que pour les Maliens mais aussi pour l'ensemble des pays de la région». François Hollande croit, cependant, toujours nécessaire une intervention militaire africaine au Mali, assurant que la France ne ménagera aucun effort diplomatique pour faire avancer ce projet. Déjà aux Nations unies, un projet de résolution vient d'être déposé. Le président français se montre optimiste quant à son aboutissement. «Nul n’y fera obstacle», a-t-il dit. L'Elysée pense que la résolution sera adoptée d'ici la fin du mois. L'Algérie reste opposée à une intervention militaire, estimant que cela risquerait d’exacerber davantage la situation sur le terrain et d'occasionner des pertes humaines très importantes parmi les civils maliens, d’où sa prudence sur ce dossier, préférant mettre plus d’efforts pour «une solution politique durable». Qui de la France ou de l’Algérie réussira à convaincre l’autre de la justesse de sa politique malienne ? Le proche avenir nous le dira.
Sonia B.
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