Sahara Occidental : les Etats-Unis écorchent le Maroc

Le département d’Etat américain a adressé au Congrès un rapport critique sur la violation des droits de l’Homme par le Maroc au Sahara Occidental, affirmant que la situation soulève «de sérieuses inquiétudes». Ce rapport a été élaboré en application d’une loi adoptée en décembre 2011 par le Congrès américain, qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental avant l’octroi de toute aide financière militaire au Maroc.
Ce texte législatif, rappelle-t-on, stipule qu’avant l’affectation de cette aide financière, le département d’Etat doit «soumettre un rapport aux comités d’affectation des crédits relevant de la Chambre des représentants et de Sénat, sur les mesures prises par le gouvernement marocain en matière de respect des droits des personnes d’exprimer pacifiquement leurs opinions concernant le statut et l’avenir du Sahara Occidental», et doit aussi «élaborer un rapport sur la situation des droits de l’homme des Sahraouis».
A travers cette loi, le Congrès a également conditionné l’aide financière militaire américaine fournie au Maroc par «le droit d’accès au Sahara Occidental, sans aucune entrave, des organisations des droits de l’Homme, des journalistes et des représentants des gouvernements étrangers».
Dans son rapport établi afin de se mettre en conformité avec ces nouvelles, le département d’Etat a noté, tout d’abord, que « le Sahara Occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n’est pas acceptée par la communauté internationale».
Le département d’Etat a tenu à préciser que «les Etats-Unis ont récemment renouvelé leur soutien à la Minurso à travers l’adoption de la résolution 2044 du Conseil de sécurité» en avril dernier. Il a informé le Congrès que «la situation générale des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis soulèvent un certain nombre de sérieuses inquiétudes, dont les limitations à la liberté d’expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnements».
Concernant les droits des individus à exprimer leur opinion sur le Sahara Occidental, le rapport américain note que le Maroc considère que les revendications prônant l’indépendance du Sahara occidental constituent «une atteinte grave à la sécurité».
«A ce titre, il existe des restrictions continues, en particulier pour les droits de réunion pacifique et les publications qui appellent à l’indépendance ou à un référendum qui inclurait l’indépendance comme option», constate le département d’Etat.
Dans ce sens, il rapporte que «les grandes manifestations sur les droits de l’Homme ou toute manifestation en faveur spécifiquement de l’indépendance des territoires sahraouis sont strictement interdites par la loi» au Maroc.
Pis encore, ajoute le rapport, «les personnes arrêtées pour avoir protesté contre l’intégration du Sahara Occidental au royaume du Maroc n’ont pas toujours bénéficié d’un procès public équitable». Le rapport n’a pas manqué de signaler que «la loi marocaine interdit aux citoyens d’exprimer leur opposition à la position officielle du gouvernement à l’égard du Sahara Occidental».
Le Congrès américain a été également informé par le département d’Etat que «les organisations non agréées ne peuvent ni accéder à des fonds publics ni accepter des contributions financières et ont des difficultés à obtenir l’autorisation pour organiser des réunions publiques», citant le cas notamment de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme et du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara Occidental
Le département d’Etat a également évoqué la visite effectuée au Sahara Occidental, en août dernier, par une délégation de la Fondation américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFK Center) qui avait dressé, rappelle-t-on, un rapport accablant sur le Maroc pour sa violation des droits de l’Homme des Sahraouis.
Le département d’Etat souligne que «le Maroc refuse une présence permanente d’un bureau du Haut-commissaire de l’ONU des droits de l’Homme ou un mécanisme des droits de l’homme dans le cadre de la Minurso».
R. I.
 

Comment (3)

    Anonym
    30 octobre 2012 - 19 h 06 min

    Maghreb: les milliards perdus
    Maghreb: les milliards perdus de la désunion
    Vingt ans après sa création, l’UMA affiche un bien piètre bilan. Faute d’une coopération économique efficace, les pays du Maghreb perdent chaque année des milliards de dollars. La nouvelle génération d’entrepreneurs réussira-t-elle le pari de dépasser les blocages politiques ?
    Cent milliards de dollars supplémentaires par an, c’est ce que gagneraient les économies du Maghreb à l’horizon 2015 si leurs pays cessaient de se regarder en chiens de faïence et décidaient enfin de coopérer. Un idéal déjà esquissé il y a tout juste vingt ans. Le 17 février 1989, à Marrakech, était fondée l’Union du Maghreb arabe (UMA), rassemblant le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. L’initiative était ambitieuse, qui dessinait une vision politique et un espace économique communs. Mais, minée par les différends politiques, dont celui du Sahara occidental, qui oppose l’Algérie et le Maroc, l’UMA s’est révélée incapable de s’affirmer comme ensemble régional. Pas plus politique qu’économique. Elle était pourtant riche de promesses à sa naissance : union douanière dès 1995 puis marché commun « à l’horizon 2000 ». Mais neuf ans ont passé et les économies du Maghreb continuent d’avancer en ordre dispersé, malgré quelques rares initiatives comme la création d’une Union maghrébine des employeurs (UME) le 17 février 2007 à Marrakech et d’une Union maghrébine des foires, en janvier 2008, qui a tenu son premier salon à Alger en novembre. Le bilan est bien maigre et, pour son vingtième anniversaire, l’UMA est bien mal dotée. Le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s’en est d’ailleurs alarmé le 18 novembre 2008, lors d’une escale à Tripoli, appelant à accélérer la réalisation de l’intégration économique des pays de la zone.

    lulysse
    11 octobre 2012 - 16 h 42 min

    l’article n’est pas bidon et
    l’article n’est pas bidon et l’information non plus. Ce qu’il faut retenir c’est que les USA sont très malins et par les temps qui courent, ils ont besoin de nous pour le Maghreb-Sahel donc pour le Mali contre la DGSE-DCRI (France), et de notre coté nous avons besoin d’eux pour la Sahara contre le Maroc. C’est du donnant-donnant entre les deux services de sécurité.
    Heureusement que notre cerveau a changé de cap…

    Anonym
    10 octobre 2012 - 19 h 56 min

    Article bidon et faux
    Article bidon et faux l’Amérique et l’alié du Maroc et soutient également la proposition marocaine (…)

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