Sommet 5+5 : une task force contre l’émigration clandestine

Le Sommet des 5+5 a décidé de mettre en place un task force pour juguler l’émigration clandestine. C’est le président tunisien Moncef Marzouki qui l’a annoncé aujourd’hui à l'issue du sommet qui s’est déroulé à Malte. L’objectif de cette force opérationnelle est de regrouper des énergies face à l’«urgence absolue» de l’émigration des pays du sud vers le nord, a précisé M. Marzouki. «C'est bien de parler de développement, de réseaux d'énergie solaire, mais l'urgence absolue pour moi, l'urgence démocratique c'est l'émigration», a-t-il martelé. L’idée de cette task force a émané du président tunisien, dont le pays est en train de se vider de ses compétences depuis la révolution du Jasmin. «J'ai proposé, et le sommet a validé, la création d'une task force pour empêcher ces migrations et secourir ces gens afin d'éviter ces tragédies en mer», a-t-il ajouté. Les émigrés clandestins tentent de traverser la Méditerranée au péril de leur vie. Chaque jour, on annonce des naufrages. «Il y a des enfants tunisiens, libyens, parfois des gamins très jeunes, qui meurent dans des naufrages. Chaque naufrage est une catastrophe pour des êtres humains. Ces drames humains ne peuvent pas être acceptés. Aucun développement économique ne peut se payer à ce prix», a-t-il souligné. Il faut, selon M. Marzouki, «mettre en commun les efforts et les ressources mais cela ne doit pas être une opération de sécurité, cela doit être humanitaire. On ne peut pas accepter que des centaines de gens se noient en Méditerranée». Les pays doivent s'unir sur le plan maritime, notamment pour éviter ces «tragédies en mer », a-t-il appelé. Pour régler les détails techniques de cette task force, le président Marzouki compte tenir prochainement une réunion au niveau des ministres chargés de la sécurité, de l'immigration et des questions humanitaires. Une initiative qui a reçu le soutien de l’ensemble des pays participant à ce sommet.
Sonia B.