Un rapport officiel relève «des défaillances» dans l’affaire Merah
L’affaire Mohamed Merah connaît de nouveaux rebondissements. Un rapport remis au ministre français de l'Intérieur met en exergue plusieurs défaillances dans le traitement de cette affaire. Des défaillances qualifiées par les rédacteurs de ce rapport d’«objectives». Ce rapport de la «police des polices» relève en effet de nombreuses omissions et erreurs d'appréciation, «des problèmes de pilotage et d'organisation des services» et «des cloisonnements» entre différent services. Remis le 19 octobre au ministre Manuel Valls, ce rapport risque d’avoir des conséquences graves sur les responsables du Raid (l’unité d’élite de la police toulousaine qui a tué Mohamed Merah). Le rapport examine notamment l'attention dont a fait l'objet Mohamed Merah, entre sa première identification par les services de renseignement et l'entretien qu'il aura à l'antenne de Toulouse (sud-ouest) de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en novembre 2011 après un voyage au Pakistan. Survenu quatre mois avant ses crimes, cet entretien est décrit comme un échec par les auteurs du rapport. Dans ce document de 17 pages, les deux hauts fonctionnaires, Guy Desprats et Jérôme Léonnet, formulent un certain nombre de recommandations, notamment une amélioration de «la coordination entre les services» et un renforcement des «outils de détection, de surveillance et d'enquête». Mohamed Merah, 23 ans, a assassiné dans le sud-ouest de la France trois militaires les 11 et 15 mars, puis trois enfants et un père de famille le 19 mars. Après un long siège de son appartement, il a été tué le 22 mars par des éléments des unités d’élite de la police. Le père de Mohamed Merah a déposé plainte pour meurtre, estimant que son fils a été exécuté. Son avocate, Me Zahia Mokhtari considère, dans un entretien exclusif à Algériepatriotique qu’il y a eu une grosse manipulation dans cette affaire et les faits semblent lui donner raison.
Sonia B.
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