Un éditorial polémique
Certes, l’heure n’est pas à l’anecdote. Mais la réaction de quelques lecteurs rappelle à s’y méprendre l’histoire de cette femme qui demandait à sa voisine de quoi son mari était mort et qui rétorqua, lorsqu’elle apprit qu’il avait été terrassé par un rhume : «Ah, je croyais que c’était plus grave !» Certains commentaires postés suite à la publication de notre éditorial intitulé Pourquoi ils ont tué Aghilès laissent presque entendre que nous devrions être rassurés d’apprendre que le jeune Aghilès Hadjou n’a pas été assassiné par des terroristes. Pourtant, la plupart des internautes qui ont lu l’article ont compris que celui-ci avait été rédigé à chaud, après l’annonce de la découverte du corps sans vie de la victime à Azeffoun et avant que l’enquête de la gendarmerie n’aboutisse à l’arrestation des présumés coupables et ne conclue au crime crapuleux. Il faut revenir au contexte pour comprendre qu’il n’était nullement dans l’intention du journal d’instrumentaliser cette affaire. Dans quel but, d’ailleurs ? Faut-il rappeler que la disparition de feu Aghilès avait été spontanément interprétée par les habitants de la région comme un énième enlèvement commis par les groupes terroristes, lesquels en sont à leur soixante et onzième en Kabylie ? Que ces mêmes habitants avaient manifesté en masse pour exiger la libération de l’otage sans délai et sans condition ? Que les plus hautes autorités du pays suivaient l’affaire de très près car convaincues – elles aussi – que c’était encore l’œuvre des groupes armés qui allaient réclamer une rançon au père de la victime, entrepreneur de son état ? Ces amis lecteurs qui nous ont affublés de l’étiquette que nous serions peu soucieux d’éthique auraient pu – ou dû – lire l’éditorial sous l’angle de l’analyse et le sortir – une fois les auteurs du crime identifiés et le mobile connu – de son cadre fermé et l’adapter à un contexte vrai, qui favorise la déstabilisation de l’Algérie de moult manières. Sans verser dans la diatribe blessante.
M. Aït Amara
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