Ansar Dine sollicite l’intervention de l’Algérie
Le groupe islamiste Ansar Dine, né dans le sillage de la crise malienne, qui occupe actuellement une partie du Nord-Mali, sollicite Alger pour une sortie de crise négociée avec les autorités maliennes, a-t-on appris d’une source sécuritaire. Ce groupe dont l’un des chefs touareg, Iyad Ag Ghali, est très connu des autorités algériennes pour avoir été déjà le chef du Mouvement populaire de l'Azawad (MPA) dans les années 90 avant qu’il ne devienne le conseiller consulaire malien à Djeddah, en Arabie Saoudite. Selon notre source, ce groupe islamiste, qui prône la charia comme mode de gouvernance dans les départements qu’il contrôle dans le nord du Mali est sur le point de se «dissocier» du reste des groupes qui sèment la terreur dans cette partie du Mali, à savoir Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui détient plusieurs otages, dont quatre diplomates algériens. Ces deux groupes sont déjà déclarés comme organisations terroristes pour avoir commis plusieurs attentats meurtriers, notamment sur le sol algérien. Ansar Dine, qui cherche à négocier son retrait du Nord-Mali et la cessation de tout acte hostile envers le gouvernement de Bamako, veut que l’Algérie joue le rôle de facilitateur des négociations avec le gouvernement malien. «Actuellement, nous avons une délégation en route vers Ouagadougou. Une deuxième est également en route vers Alger», a assuré Iyad Ag Ghali à l’AFP. Selon lui, pour que la région retrouve la paix, «il faut dialoguer». Cette volonté de prendre langue avec Bamako intervient au moment où la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) prépare un plan d’intervention au Mali, qu’elle soumettra aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, fin novembre. L’Algérie, dont la convergence de vue avec les Etats-Unis a été une nouvelle fois affirmée lors de la visite de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, la semaine dernière à Alger, privilégie une «solution politique» et écarte l’option militaire. Elle défend l'intégrité territoriale du Mali qui n'est pas négociable et plaide pour le renforcement de l’Etat malien à tous points de vue, de la légitimité aux moyens matériels, pour qu’il puisse reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire malien. Elle considère «essentiel» le dialogue politique avec les Touareg qui ont des revendications légitimes. Comme elle estime «nécessaire» de conjuguer les efforts entre les pays de la région pour enrayer la menace terroriste.
Sonia B.
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