C’est ça la révolution ?
L'ONU et Amnesty International semblent sortir de leur torpeur face à ce qui se passe en Syrie depuis de longs mois. Leurs observateurs ont daigné enfin ouvrir les yeux sur la réalité syrienne. En fait, c’est plutôt cette réalité cruelle qui leur a sauté aux yeux. Une vidéo apparue jeudi sur internet montre que des rebelles armés syriens ont exécuté 20 soldats de l’armée régulière dans la province d'Idlib, dans le nord de la Syrie. Dans la vidéo, on voit les rebelles aligner une dizaine de soldats sur le sol et marcher sur eux, avant de les lyncher. Ces images de la sauvagerie dont font preuve les «opposants armés» sont particulièrement choquantes. Un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l'Homme a reconnu qu’elles ne sont pas les premières. Amnesty International a condamné ce qu’elle a qualifié de crime de guerre commis par les terroristes, car il faut appeler par leur vrai nom ces bandes de criminels dont beaucoup sont pakistanais, afghans, tunisiens, saoudiens ou libyens. Il y a quelques semaines, un autre crime de guerre était commis en Libye, dans la ville de Bani Walid encerclée et bombardée par des milices opérant, cette fois, sous le contrôle du gouvernement. Les organisations humanitaires, comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), s’en étaient senties préoccupées mais rien de plus du côté de la «communauté internationale». Tout comme face au crime de guerre commis à Idlib, en Syrie, les pays occidentaux ne réagissent pas et laissent faire les groupes terroristes. Pis, ils contribuent à les armer à travers la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Ils restent silencieux devant les attentats à la voiture piégée qui endeuillent les familles à Damas. L’exécution sommaire de soldats syriens montrée dans une vidéo médiatisée à travers internet, comme ont l’habitude de le faire les terroristes, va-t-elle faire prendre conscience aux dirigeants occidentaux de la nature des événements qui se déroulent en Syrie ?
Cherif Brahmi