Belkhadem a la grosse tête
Abdelaziz Belkhadem refait le coup des législatives, avec cette fois plus d’arrogance. Il continue de narguer ses adversaires politiques et particulièrement les plus virulents d’entre eux, les «redresseurs» de son propre parti, et annonce par avance que le FLN aura 1 000 APC à l’issue des élections locales du 29 novembre. La très officielle APS a rapporté qu’il aurait menacé de démissionner si le FLN perd, mais lui-même dément avoir utilisé ce chantage. Ce qui compte souvent dans les campagnes électorales, ce sont les petites phrases et celle-ci a dû produire son effet. Il y a, assurément, dans les rodomontades de Belkhadem, une grande part de guerre psychologique, exercice dans lequel il excelle. Comme à la veille des législatives de mai dernier, remportées par son parti, le secrétaire général du FLN défie les redresseurs, par une présence remarquée dans les meetings et un discours plutôt provocateur dans lequel il n’hésite pas à les égratigner. Ses détracteurs ne peuvent, visiblement, aller plus loin que constater et dénoncer le rôle prééminent joué par Belkhadem dans la préparation du FLN à ces élections, étant le faiseur des têtes de listes. Ils savent qu’il ne s’empêchera pas de revendiquer pleinement la victoire si l’ex-parti unique réalise l’objectif des 1 000 APC qu’il a lui-même fixé. La guéguerre au sein du FLN mettra du piment dans la campagne électorale. Tant mieux, diront ceux qui trouvent qu’elle démarre dans la morosité, les polémiques ont toujours rempli une fonction de catalyseur dans la mobilisation de l’opinion publique et après quelques jours de campagne, il y a un grand besoin de sortir l’électorat de son indifférence. En beaucoup d’endroits, des cases sont restées désespérément vides sur les panneaux d’affichage posés pourtant dans des emplacements qui paraissent judicieusement étudiés. Comme si les électeurs n’avaient pas besoin de savoir qui est candidat et d’avoir quelques petites informations sur lui avant d’aller déposer le bulletin dans l’urne, à moins qu’ils aient déjà fait leur choix.
Cherif Brahmi