L’histoire de Mohamed Merah racontée par son frère aîné

Il n’est pas écrivain, mais il va publier un livre qui sortira 14 novembre aux éditions Calman Levy. Lui, c’est Abdelghani Merah, frère aîné de Mohamed Merah, qui a assassiné sept personnes en mars dernier dans le sud-ouest de la France. Intitulé Mon frère ce terroriste, le livre est un sévère réquisitoire contre les parents «incultes et ignorants» de Mohamed Merah auxquels Abdelghani impute la «dérive criminelle» de son jeune frère, tué par la police toulousaine le 22 mars dernier et dont l’affaire, pleine de zones d’ombre, continue de faire couler beaucoup d’encre, aussi bien en France qu’en Algérie, pays d’origine des parents de Mohamed. Selon les bonnes feuilles de ce livre, publiées dans des médias français, Abdelghani Mera accuse ses parents d’avoir failli à leur responsabilité en abandonnant son frère qui aurait été «récupéré» et embrigadé par les milieux extrémistes en France. Abdelghani revient ainsi sur l’enfance «troublée» de Mohamed «élevé dans le mensonge et dans une ambiance chaotique faite d'abandons, de déménagements». Il y a aussi les coups portés «par un père qui multiplie les épouses et sème des enfants, en vivant de contrebande entre la France et l'Algérie et de trafic de drogue», accuse-t-il. Abdelghani assure que «l'écrasante majorité de sa famille paternelle était acquise aux thèses du FIS dissous et était, par ailleurs, sympathisante des GIA (Groupes islamiques armés). Après le divorce des parents, la famille se disloque. Ballottés de foyer en foyer, les enfants vont être happés par la délinquance puis, pour trois d'entre eux, séduits par les sirènes des l'intégrisme après les attentats du 11 septembre 2001. «Mon frère, avant de sombrer dans le fanatisme, a vécu dans un environnement familial qui au mieux le prédestinait à la délinquance, au pire au terrorisme. Il était d'une certaine manière programmé, malgré lui et dès son jeune âge, pour devenir un hors-la-loi. Tout comme les autres membres de notre fratrie dont moi-même.» «Mohamed Merah était tout simplement devenu, après plusieurs années de délinquance, un islamiste fanatisé qui voulait lancer sa guerre contre l'Etat et contre ceux qu'il appelait les mécréants. Toute autre explication serait fantaisiste et relève du fantasme», écrit Abdelghani, «hanté depuis le 21 mars par le visage des victimes» de son frère. Mohamed serait ainsi un antisémite qui «déteste les juifs», soutient son frère marié, lui, en revanche, à une Française de confession juive.
Sonia B.
 

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