Grève à l’Etusa : le conflit se corse
Les travailleurs de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger poursuivent leur mouvement de protestation devant le siège de l’UGTA à Alger, accompagné d’une grève illimitée. La mobilisation est encore plus importante en ce deuxième jour. Les organisateurs parlent de plus de 1 600 travailleurs qui se sont rassemblés ce matin devant la centrale syndicale. La direction, pour sa part, reconnaît l’ampleur de ce mouvement de protestation, indiquant que la grève a été suivie à 80%. Les protestataires arborent des banderoles sur lesquelles on peut lire, entre autres, «Y en marre de la hogra», «Abus de pouvoir, SOS, Monsieur le Président». Ils crient leur colère, dénoncent l’injustice et demandent le départ du DG de l’entreprise qui, selon eux, a failli à ses engagements. Ce mouvement de grève a fortement perturbé le transport dans la capitale, l’Etusa étant la première entreprise de transport public d’Alger avec près de 40% du trafic. Le directeur de l’entreprise, Yacine Karim, a tenté d’apaiser la situation aujourd’hui en annonçant que «tous les travailleurs licenciés abusivement seront réintégrés dans leurs postes». Mais les protestataires se méfient des déclarations à la presse et exigent du concret. «Nous demandons des décisions écrites. Il n’est pas difficile de pondre en une journée ces décisions de réintégration, si on a réellement la volonté de le faire», commente Mohamed Kharoubi, porte-parole des travailleurs, interrogé par Algeriepatriotique. Selon la Fédération des transports, affiliée à l’UGTA, il y a 36 cas de licenciement abusif. Le directeur assure également que l’augmentation de 2 250 DA sur salaire de base, prévue dans le protocole d'accord signé le 16 octobre entre la direction de l'Etusa et la FNTT, sera effective à partir du mois de novembre avec effet rétroactif à partir du mois de mai. Le directeur appelle les travailleurs à rejoindre leurs postes pour limiter les dégâts et les pertes occasionnés à l’entreprise. Selon lui, ce mouvement de protestation cause à l’entreprise une perte quotidienne estimée à 2 millions de DA. Les protestataires s’arc-boutent sur leur position et réclament la réintégration des travailleurs licenciés «abusivement» avant toute reprise du travail. Ils demandent également la mise en application du protocole d'accord signé en octobre dernier et l'application de la convention collective de 1997 qui stipule notamment qu'un salarié ne peut en aucun cas toucher moins que le SNMG.
Sonia B.
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