Sellal instaure un «pacte de croissance» avec le patronat
Le gouvernement est résolument engagé dans un véritable «pacte de croissance» avec les entreprises économiques, qu’elles soient privées ou publiques, sur la base d’une nouvelle «relation de confiance», estimaient samedi des observateurs. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait rencontré, jeudi à Alger, les représentants du patronat et de la centrale syndicale UGTA autour des nouveaux objectifs dévolus aux entreprises productives. Une rencontre qui a été marquée par la sincérité des engagements des deux parties, autant le gouvernement qui a assuré les PME de son soutien pour la relance de l’économie nationale et la résolution de leurs problèmes, que le patronat qui a été agréablement surpris par cette position des pouvoirs publics. Devant un parterre de patrons et de responsables syndicalistes, M. Sellal a rassuré en proposant aux représentants des différentes organisations patronales de «bâtir ensemble un vrai pacte de croissance» pour relancer l’investissement et la production nationale. «En 2013, je souhaite que nous bâtissions ensemble un vrai pacte de croissance. Il n’est plus possible de se contenter d’avoir seulement 700 000 PME en Algérie», a-t-il souligné. Mieux, le Premier ministre, qui a affirmé qu’il veut travailler avec le secteur économique productif en instaurant une véritable relation de confiance, a en quelque sorte tenu à rassurer le patronat sur sa volonté de faire émerger une nouvelle conception de l’entreprise. Car en appelant les entreprises et groupes industriels publics à rejoindre le forum des chefs d’entreprises (FCE), M. Sellal rassure autant les PME, le patronat que les dirigeants des entreprises publiques quant à sa volonté de fédérer les efforts de tous pour l’émergence d’une économie performante, et donner un sens «au pacte de croissance». A l’intention du FCE, qui regroupe un peu plus de 500 PME dont certaines emploient plus de 1 000 salariés, M. Sellal a annoncé ainsi que le gouvernement a répondu favorablement à la demande formulée par le Forum d’autoriser les entreprises publiques économiques à réintégrer cette organisation. «Le moment est bien choisi pour mobiliser l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée sans distinction», a-t-il relevé lors de son intervention, et a rappelé «la détermination du gouvernement à prendre en charge» les propositions des organisations patronales pour dynamiser les entreprises et relancer l’investissement productif. Pour aller un peu plus en profondeur dans cette «vision rénovée» de la relance économique qu’il a proposée au patronat, M. Sellal a recommandé à la Banque d’Algérie d’élaborer «immédiatement» un nouveau règlement qui permettra de «fluidifier» et de faciliter la gestion bancaire «Le gouvernement a chargé la Banque d’Algérie (BA), l’ABef et les banques, à l’occasion d’un conseil interministériel tenu la semaine dernière, de proposer mais surtout de mettre en œuvre immédiatement des facilitations en termes d’octroi de crédits et de gestion bancaire quotidienne», a indiqué M. Sellal lors d’une réunion de concertation avec le patronat et la centrale syndicale. La BA doit ainsi procéder à «l’élaboration d’un nouveau règlement qui définisse la manière à rendre fluide le système bancaire algérien», a-t-il ajouté. Bref, M. Sellal «tend pratiquement la main» au patronat pour relancer la machine économique, «fluidifier» ses mécanismes et faciliter le climat des affaires en Algérie. «Aidez-nous à vous aider», a-t-il lancé à l’adresse des patrons de PME privées, un appel significatif de la volonté du Premier ministre d’instaurer un climat de travail serein avec le patronat.
R. N.