Grande-Poste : deux incendies en quatre ans et des interrogations
Deux incendies en moins de quatre ans à la Grande-Poste. Incident ? Sabotage ? Négligence ? Quoi qu’il en soit, les témoignages et les premières images de ce grave incident et ses conséquences directes indiquent bien qu’il s’agit d’une véritable catastrophe. Il aura fallu une dizaine de camions de la Protection civile pour combattre le gigantesque incendie qui s’est déclaré aux alentours de 10h ce matin, alors que le tout Alger attendait l’arrivée du président français François Hollande. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, les agents de la Protection civile continuent de combattre les flammes qui se sont propagées à plusieurs étages du bâtiment central qui abrite les services postaux. Des colonnes de fumée noire dense continuent de monter et l’odeur de caoutchouc et de plastique brûlés rend la respiration difficile aux abords immédiats du lieu de la catastrophe. En 2008, un incendie similaire s’était déclaré au même endroit, mais de moindre gravité. Des enquêteurs ont été rapidement dépêchés sur les lieux pour définir les causes exactes de cet incendie dont la coïncidence avec la visite de François Hollande fait dire à certains qu’il s’agirait d’un acte délibéré. Rien, pour le moment, ne peut confirmer cette thèse, d’autant qu'on ne peut exclure la probabilité d’un incident dû aux travaux de réfection et de peinture qui ont précédé la venue du président français à Alger – des travaux effectués à la va-vite. Fort heureusement, ce feu a épargné un des plus prestigieux édifices de la capitale, dont la construction remonte à 1910. Selon des témoins oculaires, les agents de la Protection civile ont eu tout le mal du monde pour venir à bout de l’incendie en raison de la difficulté d’accéder aux étages supérieurs. Les flammes se sont, par ailleurs, propagées à un immeuble mitoyen et les pompiers ont dû passer par des appartements de riverains pour s’approcher au plus près du sinistre. A un des étages, un appartement étant inoccupé, les agents de la Protection civile ont été contraints de casser les persiennes fermées mais, mauvaise surprise, ils se sont retrouvés face à un mur construit par les occupants, visiblement pour prémunir l’appartement contre les cambriolages. Les lignes téléphoniques et Internet sont donc en panne au centre-ville et même dans la périphérie d’Alger jusqu’à une date qu’il sera difficile de déterminer.
Lina S.
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