Exploitation du gaz de schiste algérien : la France devra attendre
Bloquée sur son territoire, la France va exploiter le gaz de schiste en Algérie, selon une «confidence» de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, faite aujourd’hui «à un petit nombre de journalistes». C’est le magazine français Le Point qui annonce que «la France et l'Algérie vont prochainement signer un accord permettant des recherches françaises sur le territoire algérien dans le domaine de l'exploitation des gaz de schiste». La démarche française serait due, selon ce média, à l’opposition des Verts et de plusieurs acteurs politiques en France à l’exploitation de cette énergie controversée en France. Tout indique que cette information est à prendre avec des pincettes dans la mesure où les décisions sur la question de l’exploitation du gaz de schiste relèvent de la souveraineté nationale dont on célèbre justement le 50e anniversaire de son recouvrement par les Algériens. Tout récemment, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, déclarait que l’exploitation du gaz de schiste en Algérie relève du très long terme, citant même l’échéance de 2040. Comme en France, l’exploitation du gaz de schiste a soulevé une controverse en Algérie qui n’est pas encore close et de nombreux spécialistes, sans compter les écologistes, ont appelé à un moratoire sur cette opération très risquée et trop anticipée. Deux grandes inconnues n’ont pas été résolues : les réserves dont dispose l’Algérie, difficiles à estimer en l’absence de forages, et l’impact sur les ressources en eau et l’environnement, inévitable en utilisant le seul procédé existant actuellement, la fracturation hydraulique. Tant que ces questions ne sont pas traitées et réglées, toute annonce concernant l’exploitation du gaz de schiste en Algérie relève de la pure spéculation.
Lazhar Houari
Comment (5)