Risque d’embrasement
Le Mali évitera-t-il la guerre ? Les nouvelles qui parviennent de ce pays n’incitent pas à l’optimisme. Les attaques des groupes terroristes au nord du Mali et la prise de la ville de Konna, une ville de 50 000 habitants, située à 700 km de la capitale malienne Bamako, ont visiblement décidé du cours que prendra l’évolution de la situation sur le terrain dans ce pays, menacé dans sa stabilité et son intégrité. Le gouvernement malien a décrété l’état d’urgence et l’armée a été engagée dans une offensive contre les groupes armés. Les pertes en vies humaines ont été importantes dans les deux camps. Avec le soutien de la France et de plusieurs pays africains, l'armée malienne a repris le contrôle de cette ville. Cela confirme l'engagement des forces françaises. Le risque d’embrasement devient plus grand. La résolution 2085 de l’ONU, adoptée en décembre, autorise le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma), pour une période initiale d'un an. Le Conseil de sécurité a appelé au déploiement rapide de cette Mission. L’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) affirment agir dans ce sens. Le président de la Cédéao a autorisé vendredi l’envoi immédiat de troupes au Mali. Pour autant, les chances de paix ne sont pas totalement éliminées. Le Conseil de sécurité demande en effet qu’une feuille de route politique soit élaborée en urgence, incluant des négociations sérieuses avec les groupes maliens non extrémistes du nord du pays. Une rencontre entre le gouvernement malien et les groupes rebelles est prévue pour le 21 janvier à Ouagadougou (Burkina Faso). L’Algérie est convaincue des chances d’une solution politique à la crise qui frappe le Mali. Elle a accueilli à Adrar une réunion de notables des tribus du Nord-Mali en présence des cheikhs et notables des régions d’Adrar et de Tamanrasset, dans le but d’aller vers la réconciliation entre les Maliens. La sortie du conflit par des moyens pacifiques, longue et difficile, n’est pas encore totalement exclue.
Kamel Moulfi
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