Intervention de l’armée : les Occidentaux révisent leur position
Les pays occidentaux concernés directement par la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas changent de ton au fur et à mesure que les événements évoluent sur place. Après les réserves de certains et les vives protestations d’autres quant à l’assaut mené par l’ANP pour libérer les otages, les Etats et gouvernements dont des ressortissants étaient parmi les otages se montrent de plus en plus compréhensifs et mesurent la gravité de la menace terroriste qui nécessitait une réponse rapide et forte. Hormis le Japon qui a vivement critiqué l’assaut allant jusqu’à demander l’arrêt de l’opération d’intervention des militaires algériens, les autres pays ont condamné cet acte terroriste et affiché leur solidarité avec l’Algérie. La France s’est particulièrement montrée prudente, évitant tout commentaire critique à l’égard de l’opération militaire menée contre les ravisseurs. Le président François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault se sont, d’ailleurs, abstenus de commenter cet assaut qui a permis la libération, pour le moment, de 650 otages dont une centaine d’étrangers. Ils se sont contentés de parler d’un dénouement dramatique de cette prise d’otages. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a, quant à lui, demandé aux Français d’éviter les critiques inappropriées, rappelant que la majorité des otages étaient des Algériens. De son côté, le Quai d’Orsay a souligné que les autorités algériennes n’avaient pas d’autre choix que de donner l’assaut. Le représentant du Quai d’Orsay a évoqué une situation «particulièrement complexe compte tenu de l'ampleur de la prise d'otages». Les Britanniques, qui regrettaient de n’avoir pas été informés à l’avance de cette opération, réitèrent leur soutien au gouvernement algérien dans son combat contre le terrorisme. Devant les députés, le Premier ministre David Cameron a déclaré, ce vendredi, que «les responsables de cette situation dramatique sont les terroristes», appelant à une coalition internationale contre ce fléau qui menace la sécurité mondiale. De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères a condamné avec fermeté cet «acte délibéré de terrorisme perpétré contre les travailleurs en Algérie dont la responsabilité incombe entièrement aux terroristes». La Maison-Blanche se dit «inquiète» quant au sort des otages, mais rappelle la «nécessité de lutter fortement» contre le terrorisme. Bien qu’elle n’ait pas de ressortissants parmi les otages, l’Italie a condamné «fermement» l'attaque terroriste, qualifiant cela d'«ignoble acte de terrorisme». Elle confirme dans ce contexte dramatique son engagement et sa forte détermination à combattre toutes les formes d’extrémisme et de violence et appelle à une collaboration internationale efficace contre le terrorisme. Après le choc et l’émotion, l’heure est désormais à la raison. De nombreux experts de la lutte antiterroriste ont estimé nécessaire l’assaut donné par l’armée algérienne, réaffirmant sa longue expérience dans la lutte contre les groupes armés.
Sonia B.
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