Scandale : graves négligences dans les hôpitaux de Khenchela
Dans un communiqué dont Algeriepatriotique détient une copie, l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) lance un appel au Premier ministre pour lui demander de «faire quelque chose» face à l’«état d’abandon dans lequel se trouvent les hôpitaux et unités sanitaires de la wilaya de Khenchela». L’AACC souhaite que les mesures immédiates qui ont été prises à Saïda contre des gestionnaires indélicats des établissements publics de soins soient appliquées également dans la wilaya de Khenchela. Informée par les représentants locaux du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) sur ce qui se passe dans les structures publiques de cette région, l’AACC y a envoyé son porte-parole, un médecin spécialiste de formation, pour visiter des hôpitaux de la wilaya de Khenchela où, selon le communiqué, il a rencontré des travailleurs de la santé, des médecins – tant du secteur public que du secteur privé –, des usagers de la santé, des fonctionnaires de la wilaya et des APC. «Non seulement, il confirme les déclarations des travailleurs syndicalistes du SAP, mais son constat est encore plus accablant, poursuit le communiqué, la situation est très grave, nous sommes dans une situation de "non-assistance manifeste à population en danger".» L’AACC se demande «comment l’exécutif de la wilaya a-t-il pu laisser faire sans réagir» ? Elle estime que «le secrétaire général de la wilaya a une grande responsabilité à ce sujet». L’association relève que le ministère de la Santé régulièrement informé par les syndicalistes du SAP, et ce, depuis plusieurs semaines, avec écrits à l’appui, demeure à ce jour silencieux et impuissant à prendre les décisions urgentes qui s’imposent. «Plus grave encore, souligne le communiqué, le secrétaire général du SAP pour la wilaya de Khenchela, Mohamed Taïbi, a été illégalement et injustement suspendu de ses fonctions hospitalières par le directeur de santé de la wilaya.» L’AACC s’interroge sur les raisons de la longévité – 11 ans – du directeur de la santé de la wilaya de Khenchela à ce poste, «avec un statut d’intérimaire». Les citoyens de Khenchela se sentent «oubliés, humiliés et marginalisés», selon le témoignage du délégué de l'AACC. Les budgets affectés au secteur de la santé publique à Khenchela sont conséquents, mais dans les faits l’accès aux soins est de plus en plus limité, constate l’AACC qui demande au Premier ministre de prendre à Khenchela les mêmes mesures qu’il a prises à Saïda.
Karim Bouali
Comment (5)