Ces agents secrets étrangers qui espionnent nos sites stratégiques et menacent notre sécurité nationale
Le directeur de l’emploi de la wilaya d’Alger risque gros. Arrêté et présenté devant le tribunal de Bir Mourad Raïs la semaine dernière, ce responsable, accusé de corruption, a été mis sous mandat de dépôt, a-t-on confirmé auprès d’une source judiciaire. Selon notre source, il aurait perçu d’importantes sommes d’argent en contrepartie de délivrance de permis de travail à des étrangers peu recommandables. Autrement dit, des personnes à l’identité et la fonction douteuses. Ce qu’il ne pourrait guère nier vu qu’il a été pris en flagrant délit. L’enquête se penche désormais sur la nature de ces personnes auxquelles il aurait permis de travailler sur le sol algérien. L’affaire d’In Amenas a eu le mérite de lever le voile sur une réalité longtemps occultée : celle des gestionnaires de la sécurité des bases pétrolières et gazières. Les Algériens ne savaient pas qui exerçait dans ces fameuses sociétés de sécurité étrangères qui ont pignon sur rue dans le Grand Sud. Mais tout le monde sait désormais que, par exemple, le chef de la sécurité du site gazier de Tiguentourine était un ancien agent français. Et il n’y a pas que lui. Selon des sources sûres, il y aurait des centaines d’(ex)-agents spéciaux de différents pays qui sont employés dans les sites pétroliers et gaziers du Grand Sud. Certes, il est difficile de faire le compte exact tant la gestion de la sécurité des bases et des sites énergétiques relève presque du secret. Un compte que pouvait établir facilement le directeur de l’emploi d’Alger, puisque ces sociétés ont toutes leur siège social à Alger. Combien de pays accordent des permis de travail à d’anciens agents des services secrets d’autres pays pour venir prendre en charge la sécurité de zones et de sites aussi névralgiques que ceux des installations gazières et pétrolières ? Très peu ou pas du tout. Il faut savoir également que ce sont des agents comme ceux qui travaillent actuellement en Algérie qui étaient aux avant-postes dans le renversement du régime de Mouammar Kadhafi. Ils armaient et formaient les rebelles islamistes pour renverser le régime. Ils contrôlaient tout. Ils seraient même derrière l’assassinat de Kadhafi. Ces agents, qui aiment être recyclés dans les boîtes de sécurité, sont de nature à reprendre du service à tout moment. C’est une véritable bombe à retardement pour l'Algérie, tant ils constituent une sérieuse menace pour la sécurité nationale. «Une enquête sérieuse devra être menée sur ces sociétés de sécurité qui doivent être soumises à des cahiers des charges des plus stricts et un contrôle rigoureux», a estimé une source sécuritaire à Algeriepatriotique.
Sonia Baker
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