Mali : la «vraie guerre» commence pour les soldats français
Après une procession vers le nord sans la moindre résistance et une prise de contrôle des grandes villes de cette partie désertique du Mali, les soldats français font face aux premières attaques terroristes. «Il y a eu des accrochages dans les environs de Gao», a déclaré aujourd’hui à la radio Europe1, à Paris, Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. Des patrouilles franco-maliennes autour des villes annoncées comme reconquises et pacifiées ont été attaqués par les groupes «djihadistes» que Le Drian a qualifié de «résiduels». «Mardi, il y a eu des tirs de lance-roquettes de groupes djihadistes résiduels dans la région de Gao. Il y a une vraie guerre. Quand on a repris Gao, il y a eu des combats», a répété Le Drian. Paris n’a pas donné le bilan de ces attaques, mais elle reconnaît pour la première fois que «la vraie guerre» ne fait que commencer. Autrement dit, la disparition des «djihadistes» qui infestaient la région n’est qu’un repli tactique. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui occupait Gao, avait affirmé mardi soir avoir attaqué à la roquette les positions des soldats français et africains à Gao. Occupée depuis avril 2012 par des groupes terroristes, Gao est la plus grande ville du nord du Mali et la première à avoir été reprise par les troupes françaises et maliennes, le 26 janvier, après d'intenses bombardements aériens français. Des soldats nigériens y sont également présents. Les groupes terroristes se sont dispersés et fondus dans la population. «Leur mode opératoire n’a rien à voir avec la guerre conventionnelle. Ils font dans la guérilla avec des attentats minutieusement préparés et exécutés et des attaques ciblés. Leur force reste leur capacité à agir dans la discrétion la plus totale», nous a expliqué un expert en la matière. Les troupes françaises et africaines doivent se préparer au pire, surtout que ces terroristes sont des fins connaisseurs du désert malien aux reliefs très accidentés et rocheux.
Sonia B.
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