Le Cemoc va-t-il intervenir au Mali ?
Organe dédié à la lutte contre le terrorisme au Sahel, le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), regroupant l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, va-t-il intervenir au Mali, aux côtés des forces maliennes et françaises déjà engagées dans cette guerre contre les groupes terroristes ? Rien de sûr pour le moment. La réunion du Conseil des chefs d’état-major des pays membres, qui s’est tenue ces trois derniers jours en Mauritanie, n’a pas abouti à des actions concrètes. Les participants, dont le chef d’état-major de l’Armée populaire nationale (ANP), le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, se sont contentés de réaffirmer la nécessité de coopérer pour empêcher «l’enlisement» de leur sous-région, le Sahel, dans des «conflits interminables déstructurant la cohésion sociale». Gaïd Salah considère que cette réunion est avant tout une opportunité à saisir pour faire le point sur la situation sécuritaire prévalant dans la sous-région. Il a appelé à l’examen des actions à planifier et à mettre en œuvre, dans le cadre du Cemoc, qui constitue «notre mécanisme de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée», insistant sur la concertation entre les différents membres du Cemoc pour faire face à la menace terroriste qui pèse sur les Etats de la région. Une concertation qui a fait défaut ces derniers mois. «Cette phase difficile dans l’histoire de notre région illustre, si besoin est, la nécessité incontournable de la concertation permanente sur les questions d’intérêt commun. Elle illustre aussi l’importance primordiale, voire vitale, de raffermir nos rangs, homogénéiser nos visions, trouver les voies et moyens adéquats pour faire face aux défis multiples auxquels les pays de la sous-région sont confrontés», a-t-il souligné. «Cette réunion vient donc confirmer, a-t-il dit, une fois de plus, notre volonté commune et notre détermination à travailler ensemble pour combattre le terrorisme, tout comme elle intervient opportunément à un moment caractérisé par l’instabilité politico-sécuritaire que traverse notre sous-région.» «Je voudrais saisir, ici, l’occasion pour rappeler que la lutte contre le terrorisme doit reposer sur le principe directeur qui est à même de guider l’action de chacun de nos pays, à savoir celui d’assumer les missions en comptant d’abord sur les forces armées nationales, puis sur le soutien, l’aide et la coopération des pays voisins, notamment dans le domaine du renseignement», a relevé Gaïd Salah. Pour lui, le Cemoc est «l’organe le mieux indiqué pour assurer la mission de coopération et de coordination, et particulièrement l’échange de renseignement, qui est l’élément principal nécessaire dans notre lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée». Créé il y a quelques années, le Cemoc peut intervenir militairement quand l’un de ses membres se trouve menacé.
S. Baker
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