Bouderbala minimise l’ampleur de la corruption au sein des Douanes
La corruption au sein des Douanes algériennes ne représente pas un fléau mais reste limitée à «certains dépassements» qui seront de plus en plus contrôlés et freinés grâce à la nouvelle stratégie de simplification et de facilitations initiée par la Direction générale des Douanes, a promis, aujourd’hui mercredi, à Alger, Mohamed Abdou Bouderbala. «Nous allons continuer à moderniser l’administration douanière, simplifier les procédures et mettre à la disposition du contribuable toute la législation douanière, car plus la législation est compliquée, plus elle ouvre la porte à de multiples interprétations et à moins de transparence», a déclaré Bouderbala en marge de la 6e conférence nationale des cadres des Douanes. Reconnaissant que l’administration des Douanes «a toujours véhiculé une image détériorée», il a assuré que l’élargissement de l’outil informatique en particulier fera dissiper cette image et régresser la corruption au sein de cette administration. «C’est l’ordinateur qui dira quel inspecteur contrôlera telle ou telle marchandise, sans que l’inspecteur lui-même ou son responsable ne le sachent au préalable. Ça nous évite toute relation entre le douanier et l’opérateur économique», a argumenté Bouderbala. Mieux encore, la liquidation (opération) faite par le douanier demeurera, grâce au nouveau système informatique utilisé par les Douanes, enregistrée pour être vérifiée par la suite, a-t-il ajouté. La nouvelle inspection générale des services fiscaux, avec ses directions régionales à Oran, Constantine et Ouargla offre, pour sa part, la possibilité d’une réaction rapide et décentralisée en cas de tentative de corruption, selon le premier responsable des Douanes qui a rappelé, par la même, la multiplication du nombre des agents de contrôle interne ces dernières années. Bouderbala a également mis l’accent sur le rôle de la déclaration du patrimoine, mise en vigueur depuis cinq ans au sein de la DGD, dans la lutte contre l’enrichissement illicite des agents des Douanes. «Si un douanier ne déclare pas la variation de son patrimoine à la Douane, cela est considéré comme un délit qui peut l’exposer à une poursuite judiciaire», a-t-il expliqué. Le responsable chargé des Dossiers particuliers à la DGD, Djazouli Boujeltia, a de son côté expliqué que, conformément au décret présidentiel fixant les conditions d’établissement de la déclaration du patrimoine et à une instruction du ministère des Finances, «tout le personnel douanier est aujourd’hui contrôlé». «Nous contrôlons le patrimoine de tous : de l’agent de contrôle au contrôleur général et bientôt celui du chef inspecteur», a-t-il dit. Depuis 2008, les déclarations de patrimoine des douaniers sont constamment examinées, certaines ont dévoilé des «lacunes et insuffisances» qui ont donné lieu à deux ou trois poursuites judiciaires, selon le même responsable. Mais la création attendue d’une cellule centrale au niveau de la hiérarchie s’avère une nécessité pour pouvoir exploiter de manière plus approfondie ce type de déclarations, a estimé Boujeltia.
R. E.
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