Ce n’est pas sain
Les lecteurs d’Algeriepatriotique n’ont sans doute pas raté la vidéo placée sur notre site sur laquelle on voit et on entend Anouar Haddam faire, ce que l’on peut qualifier aujourd’hui, avec le recul, un véritable aveu sur la responsabilité du FIS dans le terrorisme qui a endeuillé l’Algérie durant la décennie passée et qui était, comme l’a également reconnu Anouar Haddam, lui-même, un moyen, sous-entendu, d’arriver au pouvoir. C’était à Sant’Egidio. Ce rappel est opportun face à Echourouk qui parle de la mascarade qui s’y est déroulée, fin 1994-début 1995, pour la présenter comme une histoire de réconciliation avortée par le régime alors qu’il s’agissait d’une rencontre destinée à faire pression, à l’aide d’un chantage au terrorisme, sur le pouvoir pour l’amener à la compromission avec des assassins. Mais le subterfuge était trop gros et ce n’est pas seulement le pouvoir qui s’y était opposé mais également, et avec la même vigueur, des dirigeants politiques comme le défunt Mahfoudh Nahnah que personne ne peut accuser d’être un «laïc» ou un «éradicateur» pour reprendre la littérature du FIS et de l'aile pro-FIS au FFS. L’ancien président du MSP, évidemment islamiste, lui-aussi, mais plutôt éclairé, avait bien compris la manœuvre opérée à Sant’Egidio, dirigée de l’extérieur, et s’était retiré de la rencontre. Le contexte régional actuel renforce les convictions de ceux qui ont fait «avorter» Sant’Egidio, selon la formule de ses nostalgiques partisans. La déstabilisation qui frappe le monde arabe devait commencer par l’Algérie dès les premières années de la décennie 1990, d’où le soutien à peine voilé, en tout cas la complaisance avérée, de certains pays occidentaux. Le temps a passé sur cette période douloureuse vécue par le peuple algérien et les leçons qui en ont été tirées ont instruit y compris ceux qui avaient suivi aveuglément le FIS.
Karim Bouali
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