Mohamed Dihani victime de tortures moyenâgeuses au Maroc

Au cours de son procès à l’issue duquel il a été condamné à 10 ans de prison par le tribunal de première instance de Rabat, le 27 octobre 2011, le militant sahraoui Mohamed Dihani a révélé avoir été torturé par la police et contraint de passer à des aveux qui ont été retenus comme preuves contre lui. Mohamed Dihani a rejeté toutes les accusations portées à son encontre, au titre de la loi antiterroriste marocaine, de conspiration en vue de commettre des actes terroristes. Il affirme qu’il a été régulièrement torturé et maltraité en prison, ainsi qu’au poste de police de Maarif, où il aurait été transféré pendant trois jours en mars 2013. Il a raconté à son avocat et sa famille qu'il avait une nouvelle fois été soumis à des actes de torture en vue de lui arracher des «aveux». Selon certaines informations, Mohamed Dihani a été pendu par les poignets pendant des heures, voire toute une nuit, à plusieurs reprises. Les agents chargés de l’interroger auraient tenté de le forcer à signer des documents écrits à la main dont il ignorait le contenu. D’après son avocat, il est désormais incapable de lever les bras, en raison des actes de torture et des mauvais traitements endurés. Dans un communiqué dont Algeriepatriotique détient une copie, Amnesty international a dénoncé ce procès et exigé que les «aveux» obtenus sous la torture et la contrainte ne soient pas retenus à titre de preuve lors de son procès en appel. Elle exhorte les autorités marocaines à mener des investigations au sujet de la disparition forcée et la détention au secret de Mohamed Dihani, par des membres de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le service de renseignement intérieur du pays, entre le 28 avril et le 28 octobre 2010. Amnesty International souligne que les demandes auprès des forces de sécurité marocaines et les multiples plaintes déposées par ses parents et son avocat auprès du procureur du roi à Laayoune dès le 5 mai 2010, ainsi que les requêtes répétées demandant l’ouverture d’une enquête adressées au ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice, au président du Conseil consultatif des droits de l’Homme (désormais remplacé par le Conseil national des droits de l’Homme, CNDH) et le CNDH, ont été soit ignorées, soit rejetées. Amnesty International avait à l’époque écrit au ministre de la Justice, lui demandant de révéler ce qu’il était advenu de Mohamed Dihani et déclarant craindre qu’il ne soit détenu au secret par la DST. Le 29 octobre 2010, le ministère de l’Intérieur a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste, dont l’un des membres était un Sahraoui correspondant à la description de Mohamed Dihani. C’est à ce moment-là, six mois après la disparition forcée de Mohamed Dihani, que sa famille a reçu la confirmation qu’il avait été arrêté pour des accusations liées au terrorisme. Amnesty international dénonce les violations par la police marocaine des lois de son propre pays et des conventions internationales relatives à la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement.
Sarah L.
 

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