Le ver est dans le fruit
Invraisemblable. La paisible ville de Boston, aux Etats-Unis, en état de siège, et le prestigieux MIT, pas loin de la non moins prestigieuse université Harvard, théâtre d’échange de tirs et d’une chasse à l’homme. «Tout le réseau de transport en commun est fermé, les habitants d’une bonne partie de l’agglomération sont appelés à rester chez eux et les commerçants à ne pas ouvrir leurs magasins». Les photos de l’événement, diffusées sur la Toile, relèvent du surréalisme. La réalité a dépassé la fiction. Le double attentat de Boston, à l’arrivée du marathon, a prouvé aux Américains que le risque zéro n'existait nulle part face au terrorisme. Il a prouvé aussi que ce pays démocratique où, dit-on, règne la justice, l'égalité des chances, les droits de l'Homme et toute cette belle littérature pour enfants, n'est qu'un leurre : délit de faciès, xénophobie et racisme sont les maîtres mots au pays d'un Obama incapable de tenir sa promesse de vaincre le lobby des armes. L’oncle des deux suspects explique leur acte par «la haine envers ceux qui ont été capables de s’intégrer». Il n’y a aucun islamisme derrière leur geste, selon lui, qui les connaît très bien. Comme en pareille situation, les témoignages des voisins, amis et proches qui décrivent les deux suspects comme des «anges», aggravent le climat de psychose et tendent à faire de tous les migrants musulmans installés aux Etats-Unis des suspects en puissance, laissant craindre une nouvelle chasse aux sorcières contre une catégorie particulière d’«étrangers», dans le plus pur style du maccarthysme. Tamerlan Tsarnaev, abattu par la police américaine au cours d'une opération spéciale, aurait obtenu en 2007 le statut de résident permanent aux Etats-Unis. Son frère, Djokhar Tsarnaev, 19 ans, a été bénéficiaire d'une bourse d'études au Cambridge Ringe et Latin School et est installé à Boston depuis au moins un an. Il s'est vu accorder la citoyenneté américaine le 11 septembre 2012. Les deux frères avaient obtenu le statut de réfugiés aux Etats-Unis en tant que personnes arrivées d'une zone d'hostilités. Le ver est bel et bien dans le fruit.
Kamel Moulfi
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