Le secteur public en Algérie rémunère mieux que le privé
Les entreprises du secteur public affichent des rémunérations moyennes plus élevées que le secteur privé, avec un salaire net moyen mensuel de 41 200 DA contre 23 900 DA, soit un écart de 17 000 DA, selon les résultats d'une enquête de l'Office national des statistiques (ONS). Cette disparité des salaires est due en partie à l'existence de certaines entreprises publiques importantes en termes d'effectifs avec un système de rémunération avantageux, a indiqué à l'APS le directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l'ONS, Youcef Bazizi, qui a supervisé cette enquête. Il s'agit notamment des industries extractives (secteur des hydrocarbures et services pétroliers), transports et communications et les activités financières. La disparité des salaires entre les différentes activités reste relativement forte. Le salaire net moyen global, pour l'ensemble du personnel dans les industries extractives et l'activité financière, atteint respectivement 75 300DA et 43 200 DA, alors qu'il est relativement bas dans le secteur «des services collectifs sociaux personnels» et dans l'activité «immobilière et services fournis aux entreprises», avec respectivement 27 700 DA et 27 400 DA. De même la disparité salariale est apparente entre les différentes qualifications. Ainsi, un cadre dans le secteur public perçoit un salaire net moyen de 62 900DA, contre 44 500DA pour le personnel d'exécution, soit 70% seulement du salaire net moyen global. Par activité, cette disparité salariale est plus prononcée pour les sections hôtels-restaurants et construction. Ainsi, un cadre gagne en moyenne1,7 fois (48 800DA) le salaire net moyen de la section contre 0,8 fois (22 900DA) seulement pour le personnel d'exécution de chacune des activités. Le salaire net moyen mensuel de l'ensemble des salariés du secteur privé est d'environ 23 900 DA, selon l'enquête de l'Office, qui précise que le salaire net moyen est de 47 900 DA pour un cadre, 26 600 DA pour un agent de maîtrise et 19 400 DA pour un agent d'exécution. Les secteurs les mieux rémunérateurs dans le privé sont le secteur financier et celui de la santé. Les salaires mensuels nets moyens dans ces deux secteurs sont de 53 300 DA et 31 900 DA, soit respectivement presque le double et 1,3 fois le salaire net moyen global dans le privé national. Par contre, les personnels des industries extractives (mines et carrières) et construction sont les moins payés, avec respectivement des salaires de 19 800 DA et 21 500 DA, soit 83% et 90% seulement du salaire net moyen global dans le secteur privé. Cet écart de salaire entre le personnel des industries extractives et la construction et par rapport aux autres sections, s'explique par l'emploi d'un personnel d'exécution peu qualifié, ce qui a tiré vers le bas la moyenne nationale des salaires dans le secteur privé (29 400 DA). L'évolution de 9,1% des salaires en 2011 contre 7,4% en 2010 a contribué à la hausse du salaire moyen de toutes les catégories, mais les salaires des agents d'exécution du secteur privé restent inférieurs à 20 000 DA, relativement bas par rapport au pouvoir d'achat. Dans l'ensemble, les salaires moyens, par qualification, sont relativement plus dispersés dans le privé. Ainsi, un cadre gagne un salaire de 47 900 DA, soit 2 fois le SNMG, les agents de maîtrise 26 600 DA, presque égal au salaire net moyen global, alors que le salarié d'exécution n'en perçoit que 19 400 DA, soit 81%.
R. E.
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