Le CLA dénonce de graves dépassements dans un lycée d’Oran
Dans une déclaration dont Algeriepatriotique détient une copie, le Conseil des lycées d’Algérie révèle des dépassements graves dans un établissement relevant de l’Education nationale et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du lycée Colonel-Lotfi d’Oran. «Ce lycée, l'un des fleurons de l'Algérie indépendante, n'est plus ce qu'il était autrefois» souligne le CLA, dans cette déclaration signée par son porte-parole, Hakem Bachir. Des «notables» de la ville d'Oran, signale le CLA, se permettent d’intervenir dans les affaires du lycée, privilégiant leur intérêt au détriment de l'avenir des «enfants du peuple et de l'Algérie». Au chapitre de ces dépassements, le CLA relève que le lycée qui devait accueillir 1 200 élèves en septembre est passé, en octobre, à un effectif de 1 600 élèves, soit une différence de plus de 300 élèves, c'est-à-dire l'équivalent d’une dizaine de classes en plus, un fait que la tutelle avec ses commissions d'enquête n'a pas voulu dévoiler. Autre dépassement : «le lycée est devenu un parking pour tous ceux qui veulent garer leurs voitures» même lorsqu’ils ne travaillent pas dans l'établissement «à tel point que certains enseignants du lycée sont obligés de laisser leur véhicule en dehors de l'établissement faute de place». Un des «notables» d'Oran s'est même permis de garer ses deux voitures jour et nuit dans le lycée sous la surveillance du gardien, sans aucune gêne, et avec la bénédiction de l'administration. Le CLA indique que «la porte du lycée réservée uniquement aux enseignants et aux travailleurs est devenue porte d'entrée et de sortie des élèves» sous le regard indifférent des responsables. Enfin, «certains enfants de "notables" se permettent de s'absenter lors des compositions de fin de trimestre pour passer ces épreuves seuls avec l'appui des responsables et avec des certificats médicaux douteux. Ils peuvent s'absenter à une composition pour assister à un mariage ou pour passer un examen qui n'a aucun rapport avec l'établissement». Ce n’est pas tout : le CLA se dit surpris de constater que cette année le lycée Colonel-Lotfi d'Oran a une double fonction de centre d’examens et de centre de correction, et de voir ses enseignants aller surveiller ailleurs. Pourquoi, après tant d'années, le lycée a-t-il cette double fonction ? s’interroge le CLA. Aux «notables» d’Oran qui veulent porter atteinte au lycée en tant qu’établissement public, le CLA rappelle que «l'école publique algérienne est le fruit de nos moudjahidine et de nos martyrs» et que personne ne doit y toucher. Pour le CLA, «l'école publique algérienne est sacrée» et «celui qui y est doit avoir les mêmes droits et devoirs que tous les autres enfants». Le CLA lance à qui veut l’entendre que «le lycée Colonel-Lotfi d'Oran est et demeurera un établissement public».
Kamel Moulfi
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