Les Etats-Unis mettent l’émir du Qatar à la retraite
Selon des sources concordantes, l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, s’apprêterait à passer le témoin à Temim, le fils préféré de la très influente Cheikha Moza. Il semble que le richissime prince n’ait plus les faveurs de ses parrains américains qui n’apprécieraient plus, depuis quelque temps, la témérité et la gloutonnerie de leur allié, et qui aimeraient avoir un partenaire plus adapté aux nouvelles donnes. Au pouvoir depuis 1995, après un coup d’Etat contre son propre père, Hamad Ben Khalifa Al-Thani a réussi à faire de son petit émirat un acteur régional des plus influent, grâce à la manne gazière (60 milliards de dollars d’investissements directs à l’étranger pour la seule année 2012) qui lui a permis, non seulement de supplanter l’Arabie Saoudite et l’Egypte sur le plan diplomatique, en faisant main basse sur la Ligue arabe, mais aussi de provoquer puis d’encadrer des soulèvements populaires dans plusieurs pays arabes. Il s’avère que son échec en Syrie et la mauvaise posture dans laquelle se trouvent tous les pays ayant connu des changements de régime – la Tunisie, la Libye et l’Egypte – ont joué contre lui. Les Etats-Unis qui ont dès le départ appuyé le «printemps arabe» cherchent désormais à stabiliser le monde arabe pour éviter un pourrissement préjudiciable à leurs intérêts dans la région et à la sécurité d’Israël. Agé de 33 ans, et diplômé de la Royal Military Academy Sandhurst de Londres, Temim Ben Hamad est présenté comme un prince moderne et «convenable». Il a peu à peu accaparé les principaux leviers du pouvoir politique et économique, depuis son investiture en tant qu’héritier du trône en 2003 – il préside à la fois les conseils d’administration de Qatar Holding et du Comité olympique du Qatar qui prépare la Coupe du monde de 2022. On le dit en froid avec le puissant Premier ministre Hassan Ben Jassim, mais il sera obligé de composer avec lui pour assurer la continuité, estiment nombre d’observateurs avertis.
R. Mahmoudi
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