Communication sur la maladie du Président : Sellal perd son calme
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est en colère. Et il l’a fait savoir. Il s’est de nouveau prononcé sur l’état de santé du président de la République, à l’occasion d’un colloque national sur la communication institutionnelle, à Alger. Sellal s’en est pris à ceux qui mettent ses assurances en doute et demande à tout le monde de «cesser de se focaliser sur ce sujet». Pour lui, rien n’explique une telle attitude. «Des présidents, s’indigne-t-il, se soignent en France des semaines et des semaines sans que personne n’en parle.» Ne mâchant pas ses mots, Sellal s’est dit désolé que l’Algérie soit arrivée à un stade où «même l’information officielle est démentie». Pour lui, «il était impératif pour nous d’annoncer ce qui est de notre devoir d’annoncer» et d’affirmer que «nous n’avons rien à cacher». Le Premier ministre répondait aussi indirectement aux dernières sorties médiatiques de personnalités se présentant comme proches des centres de décision, et reprenant à leur compte ce discours qui est vu comme une hérésie sur un «retour impossible de Bouteflika à l’exercice de ses fonctions». Mais ce qui semble avoir le plus agacé le chef de l’Exécutif, c’est de se trouver, sur cette question, doublé, et d’une certaine façon disqualifié, par les responsables français – de Laurent Fabius à François Hollande – qui se permettent d’en parler sans réserves et apparemment sans concertation avec leurs homologues algériens, et auxquels les médias algériens accordent plus de crédit.
R. Mahmoudi
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