Grave déficit de correcteurs au bac : les académies s’affolent
De nombreux correcteurs des examens du baccalauréat ont manqué à l’appel, créant un énorme déficit que les académies n’arrivent pas à combler, a-t-on appris d’une source sûre. Aujourd’hui, deuxième jour de l’opération, les académies ont sollicité les différents syndicats de l’éducation nationale pour qu’ils les aident à trouver rapidement des remplaçants à ceux qui se sont désengagés et même renforcer les équipes pour rattraper le temps perdu. Une «mission» délicate en cette période de début des vacances pour certains. C’est la première fois que les épreuves du baccalauréat enregistrent un tel déficit en correcteurs. Cela est-il dû à un manque d’anticipation ? S’agit-il d’une révolte des enseignants ? Les syndicats autonomes activant dans le secteur assurent n’avoir pas appelé les enseignants à boycotter les corrections. Deux syndicats, le Cnapest et Snapest, ont appelé à un arrêt de travail de deux heures aujourd’hui (10h-12h) qui a été bien suivi. Une action qui a été décidée pour dénoncer les multiples dépassements ayant émaillé certaines épreuves du bac comme celle de la philosophie. Le CLA, de son côté, s’est fendu d’un communiqué aujourd’hui pour s’élever contre ces dépassements qui restent impunis. D’après ce syndicat, les correcteurs se trouvent devant un véritable dilemme avec un nombre important de copies de candidats dont les réponses sont identiques. «Ce sont les résultats de la triche massive enregistrée dans certains centres d’examen, notamment dans l’épreuve de philosophie», a-t-on confirmé auprès d’un enseignant correcteur à Alger. Pour prendre en charge ce problème, les syndicats de l’éducation, à l’instar du CLA, évoquent l’autorité pédagogique qui doit intervenir et faire son travail. Pour ce syndicat et bien d’autres, il est inconcevable qu’on laisse passer des «tricheurs» à l’université. Il y va de la crédibilité du bac et de l’institution éducative. C’est la première fois que des candidats au baccalauréat refusent de passer un examen et exigent – plus grave encore – que les surveillants les laissent tricher. Les syndicats interpellent le ministère de l’éducation pour qu’il prenne des sanctions contre les responsables de ces incidents et l’ensemble des tricheurs. Cela afin que de tels dérapages ne se reproduisent plus.
Sonia B.
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