Changer le monde

Les manifestations populaires qui se déroulent actuellement au Brésil, un grand pays émergent, ont fini par asseoir la conviction que la cible de la protestation qui balaie la planète est bien ce système injuste qui la régit quasiment sans partage depuis quelques années. Qu’on l’appelle «printemps arabe» dans les pays du Maghreb et du Moyen Orient, «mouvement des indignés» à Washington, New York et dans les villes espagnoles, ou sans nom, comme celle qui se déroule en Turquie ; qu’elle se saisisse du prétexte de la Coupe du monde et de son impact sur le coût de la vie rendu inaccessible aux pauvres, à Rio et dans ses favelas ; qu’elle prenne la couverture de la démocratie et des libertés dans les pays arabes soumis à des régimes dits de dictature ; qu’elle soit ouvertement anticapitaliste dans les pays occidentaux ou revêtue de la couleur de l’écologie à Istanbul, Ankara et d’autres agglomérations turques, la contestation porte sur cette «gouvernance mondiale» qui ne dit pas son nom et qui veut imposer au monde entier la loi du profit dans tout ce qui se fait. Les populations qui manifestent sont différentes en presque tout : culture, religion, traditions, idéologie et langue. Elles ne sont reliées par aucune «Internationale» mais ont un point commun : le refus de supporter plus longtemps un système qui, pour faire profiter une minorité, sacrifie les intérêts de la majorité. Un système qui considère que tout est matière à enrichissement. Au Brésil, c’est la Coupe du monde qui est devenue, comme les autres grandes manifestations sportives, une bonne affaire pour ceux qui obtiennent les droits exclusifs des retransmissions mais aussi pour les spéculateurs locaux qui font jouer la loi de l’offre et de la demande pour faire grimper les prix et rendre la vie impossible aux populations locales. En Turquie, c’est une démarche à motivation commerciale, visant l’enrichissement des bazaris, qui a inspiré le projet anti-écologique de destruction d’un parc à Istanbul. Quant au «printemps arabe», on dit qu’il est parti du geste désespéré d’un exclu social dans une petite bourgade tunisienne. Dans ce monde soumis à un système qui produit le même impact dans les pays qui n’ont pas la force de lui résister, une personne sur sept souffre de la faim, alors que 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont gaspillées chaque année. C’est inacceptable !
Kamel Moulfi
 

Comment (2)

    Anonyme
    22 juin 2013 - 7 h 10 min

    yes!
    yes!

    Anonymous
    21 juin 2013 - 21 h 46 min

    we will teach you to respect
    we will teach you to respect US. Wait and see.

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