Aghribs : les salafistes reviennent à la charge
La population d’Aghribs est en ébullition. La nouvelle de la relance du projet de mosquée dans cette commune a fait l’effet d’une bombe au sein des villageois qui avaient pu empêcher sa construction il y a de cela trois ans. Mais les salafistes porteurs de ce projet démesuré dans une petite commune de quelque 30 000 habitants reviennent à la charge. Cette fois-ci, ils bénéficient du soutien du ministère des Affaires religieuses. En effet, la direction des affaires religieuses de Tizi Ouzou a dégagé près de 10 milliards de dinars et une assiette de terrain de 8 000 m2 au lieudit Aguenni-Oucherqi, au chef-lieu de la commune d’Aghribs. Pour les habitants, c’est une véritable provocation. «Comment peut-on approuver un tel projet, alors que la population majoritairement s’y est opposée ? Nous avons déjà une mosquée. Elle nous suffit. Pourquoi vouloir coûte que coûte construire une nouvelle. Ça rime à quoi ?», fulmine un habitant qui a pris attache avec nous. Selon lui, la tension est très vive actuellement au chef-lieu de la commune. «La population refuse qu’Aghribs devienne un fort pour les salafistes qui cherchent à semer la zizanie dans la région», poursuit-il, accusant le ministère des Affaires religieuses d’avoir encouragé ce projet controversé. «Depuis quand le ministère des Affaires religieuses finance la construction de mosquées en Kabylie. Etrange, Non ?» se demande notre interlocuteur qui fait état de la détermination de la population à poursuivre son combat par tous les moyens contre ce projet de «la discorde». Les habitants d’Aghribs comptent saisir les hautes autorités du pays et se mobiliser sur le terrain pour signifier leur opposition catégorique aux «porteurs de ce projet». «C’est un projet louche. Les salafistes infestent ces derniers temps la région. Ils exploitent le chômage et la détresse des jeunes pour les endoctriner et les mettre sur la voie de l’islamisation politique. Ils sont pernicieux et dangereux», ajoute notre interlocuteur qui s’inquiète de leur forte présence dans la région où ils mènent des actions dites caritatives. Pour rappel, en 2010, le comité de village, qui avait engagé la réhabilitation de l'ancienne mosquée, avait énergiquement empêché la construction de cette mosquée. Ils avaient démoli les fondations et fermé le chantier. Un tel scénario va-t-il se répéter cette fois-ci ? On le saura bientôt.
Sonia B.
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