Tunisie: un salafiste impliqué dans l’assassinat de l’opposant Brahmi
Le ministre tunisien de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a accusé, aujourd’hui vendredi, un salafiste d'implication dans l'assassinat la veille du député de l'opposition Mohamed Brahmi et dans celui de l'opposant Chokri Belaïd il y a près de six mois. «Les premiers éléments de l'enquête ont montré l'implication de Boubaker Hakim, un élément salafiste extrémiste», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. M. Ben Jeddou a ajouté que l'homme était également impliqué dans l’assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, tué aussi par balles le 6 février 2013. «L'arme utilisée pour abattre Mohamed Brahmi est la même qui a servi à tuer Chokri Belaïd», a encore dit le ministre. Selon le ministre, Boubaker Hakim est «un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international. L'homme, âgé de 30 ans, natif de Paris et répertorié comme ouvrier expatrié, était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d'armes», a ajouté M. ben Jeddou. Il a échappé récemment à la police qui a donné l'assaut à son domicile. «Il a pris la fuite, abandonnant ses effets personnels et des armes», a indiqué de son côté Mustapha Taieb Ben Amor, directeur de la sûreté publique. «Des armes à feu, deux bombes artisanales, des munitions et un révolver et des armes blanches ont été saisis», a-t-il précisé. Il a indiqué qu'à ce jour huit suspects impliqués dans les deux meurtres ont été identifiés, mais aucun n'a été arrêté. Un portrait de l'homme portant la barbe a été montré à la télévision au moment où le ministre d'adressait à la presse.
Journée de grève générale en Tunisie
Une grève générale était observée vendredi dans le centre de Tunis à l'appel de la principale centrale syndicale du pays après l'assassinat du député de l'opposition Mohamed Brahmi, qui a été vivement condamné par la communauté internationale. Ainsi, tous les grands espaces commerciaux du centre-ville de Tunis étaient fermés ce matin à l'exception de quelques petits commerces. A l'avenue Habib Bourguiba et dans les rues avoisinantes, la majorité des commerces étaient fermés malgré la présence ordinaire de citoyens qui se sont déplacés soit par leurs propres moyens soit par métro et taxis qui n'ont pas chômé contrairement aux trains et aux bus, selon l'agence de presse officielle TAP. La grève générale qui a commencé vendredi à 00h a été décidée par l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT), la principale centrale syndicale du pays, avant la fixation de la date des obsèques du défunt Mohamed Brahmi qui auront lieu samedi 27 juillet.
R. I.
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