Pourquoi l’armée arabe syrienne a tenu bon
L’armée arabe syrienne – qui fête ce 31 juillet ses 68 ans – est depuis la révolution baathiste de 1963 une armée politique, bâtie sur une éthique et des principes idéologiques solides (ce dont ne se choqueront que les presstitutes occidentales) : ceux du Baath : panarabisme – libération nationale – défense du peuple.
Une armée idéologique avec une solide base populaire
L’armée arabe syrienne – qui fête ce 31 juillet ses 68 ans – est depuis la révolution baathiste de 1963 une armée politique, bâtie sur une éthique et des principes idéologiques solides (ce dont ne se choqueront que les presstitutes occidentales) : ceux du Baath : panarabisme – libération nationale – défense du peuple.
Une armée idéologique avec une solide base populaire
Ce sont ces valeurs qui sont au cœur du combat de libération nationale que mène actuellement l’armée arabe syrienne. Comme le rappelait Sana ce 31 juillet, «l'armée arabe syrienne incarne dans la guerre qu'elle déclenche actuellement contre le terrorisme et les parties qui le soutiennent les principes et les valeurs qu'elle adopte depuis sa fondation en 1945 dans la défense de la patrie face aux projets visant à porter atteinte à l'Etat syrien et à sa décision nationale autonome. Les victoires successives réalisées par l'armée arabe syrienne face au complot universel tramé contre la Syrie confirment sa capacité d'avorter toutes les conspirations ». Au centre de son action, il y a les valeurs panarabes du Baath, comme le rappelle Sana : «Depuis sa fondation, il y a 68 ans, l'armée arabe syrienne, qui a réalisé la victoire en 1973 sur l'armée sioniste, a déclenché des batailles héroïques, notamment en 1948 pour défendre la Palestine et en 1982 au Liban face à l'ennemi sioniste. L'armée arabe syrienne, qui s'attache à l'option de l'appui à la résistance arabe en Palestine, au Liban et en Irak pour libérer les territoires arabes occupés, poursuit actuellement sa ligne dans la défense de la terre de la patrie et l'interdiction des terroristes mercenaires de réaliser leurs objectifs.» Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, précise que «l’idéologie tient une place centrale dans sa stratégie (celle d’Assad). Le régime a réussi à convaincre ses troupes qu’elles se battent pour défendre la Syrie contre le terrorisme islamiste. La multiplication des exactions attribuées aux forces rebelles et des images montrant les combattants portant le drapeau noir d’Al-Qaïda alimentent sa rhétorique. Pendant ce temps, Bachar el-Assad donne des interviews dans lesquelles il apparaît plus ferme que jamais, et évoque même sa participation à une présidentielle en 2014 (…) tout en sécurisant les zones qu’il contrôle, avec l’appui de milices populaires». Il évoque là les «comités populaires», que j’ai eu le plaisir de rencontrer dans la vieille ville de Damas début juin dernier. Ce sont les nouvelles milices de quartier, milices populaires créées par Damas sur le modèle des «comités de défense de la révolution», les CDR cubains. Leur création a changé le visage de la guerre civile et permis le nettoyage des villes.
La clé de la guerre populaire
Selon une enquête récente de la chaîne russe RT, «75% des Syriens soutiennent le gouvernement Assad. Beaucoup le font désormais les armes à la main contre la violence, le sectarisme et les exactions des gangs djihadistes». Assad est en train de réussir la conquête des âmes et des cœurs, dans laquelle les théoriciens français de la «contre-insurrection» (lors des guerres de décolonisation) voyaient la clé des combats. Ce que confirme Balanche : «Une partie de la population fuit les territoires occupés par les rebelles pour rejoindre ceux tenus par le régime, car elle s’y sent plus en sécurité.» C’est cette cohésion et cette force idéologique que n’ont pas compris les stratèges de l’Otan et les mercenaires arabes de l’Occident qui attendaient un «effondrement rapide» et l’«isolement du clan Assad».
L’armée s’est autoépurée
Certes il y a eu des désertions. Peu, 200 officiers supérieurs – dont une cinquantaine de généraux – sur plus de 3 000. Et cette autoépuration, comme celle de parti Baath, a été salutaire, purgeant le sang mauvais qui asphyxiait le leadership militaire. Ces désertions ont aussi été motivées par les ambitions personnelles et les appétits matériels, ceux souvent d’officiers corrompus. Ces défections de certains dirigeants de l’ancienne direction politico-militaire, passés à la pseudo-ASL ou au soi-disant CNS, sont liées souvent à la corruption (que combat la nouvelle équipe). Comme le révèle le triste exemple de l’ex-général félon Manaf Tlass, exfiltré par les services français, et qui aurait dû être l’homme providentiel des USA et de l’Otan en Syrie après l’effondrement de Assad. Passée directement à l’ennemi américain ou français, la famille Tlass s’est réfugiée à Paris, où elle possède un vaste patrimoine (non touché par les sanctions occidentales). Le père compagnon de Hafez Al-Assad, le fils Manaf, ex-ami de Bachar, devenu général félon et qui était devenu l’une des cartes de réserve des USA pour remplacer le président syrien. Triste histoire qui a aussi fourni la trame d’un roman géopolitique de la série SAS. Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie (hostile à Assad), partage mon analyse : «Des signes montrent qu’Assad reprend la main. Son armée est loyale et unie depuis le début. Les défections étaient avant tout le fait de conscrits qui ne voulaient pas se battre. Une cinquantaine de généraux l’ont lâché, mais 1 200 sont restés à ses côtés. De plus, la guerre a renforcé son clan en faisant fuir les parasites qui profitaient du pouvoir, ne laissant plus que les éléments les plus loyaux.» Vieux principe déjà souligné par Staline en son temps, «le parti se renforce en s’épurant». Le départ de ces corrompus est un bien pour l’armée arabe syrienne et le pays.
Luc Michel
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