Benbada menace les commerçants : encore un coup de bluff ?
C’est sur un ton grave que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a abordé la question de la fermeture des commerces durant les deux jours de l’Aïd et bien après pour certains. «Ceux qui n’ont pas assuré la permanence telle que définie par la loi le payeront cher», a-t-il menacé lors d’une conférence de presse animée aujourd’hui mardi. Le ministre sait que la crédibilité de l’Etat a été durement atteinte en raison du non-respect des commerçants de la loi régissant l’activité commerciale durant les jours fériés. «Nos équipes de contrôleurs ont été massivement déployées durant les deux jours de l’Aïd. Des listes des commerçants n’ayant pas assuré la permanence ont été établies. Nous prendrons des mesures de sanction sévères à leur encontre qui vont aller de la simple amende à la suspension momentanée de l’activité commerciale», a-t-il indiqué. Pour le ministre, il est inadmissible de laisser passer une telle «dérive». Les lois de la République , selon lui, doivent être respectées. Et ceux qui osent les défier seront durement punis. Le ministre semble ainsi se réveiller d’un sommeil profond qui aurait duré une semaine. Car, du premier jour de l’Aïd à ce jour, l’activité commerciale tourne au ralenti. Il y a ceux qui ont gardé le rideau baissé tout au long de cette semaine, narguant les pouvoirs publics. Il y a ceux qui n’ont pas travaillé durant les deux jours de l’Aïd, faisant fi de la réglementation en vigueur qui les oblige à assurer une permanence. Et, enfin, ceux qui ont travaillé durant les deux jours de l’Aïd et qui sont aujourd’hui fermés. A cela s’ajoute la rupture de la chaîne de distribution. A titre indicatif, le marché est toujours alimenté au compte-gouttes en viandes blanches (poulet et dinde). Conséquence de cette rareté organisée : le prix du poulet a frôlé les 500 DA le kilo. Une flambée historique qui n’a jamais été enregistrée depuis l’indépendance. Qu’attend donc le ministre pour remettre de l’ordre sur un marché qui échappe à tout contrôle ? Un marché qui change et évolue au gré de ceux qui le tiennent d’une main de fer : les barons spéculateurs qui défient l’Etat.
Sonia B.
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