Bordj Badji-Mokhtar : les notables mettent fin au conflit
Les notables de la daïra de Bordj Badji-Mokhtar s’érigent en véritables protecteurs de la stabilité de l’Algérie. Leur réaction aux derniers affrontements dramatiques entre des membres des deux communautés arabe et targuie a été très efficace et a permis de mettre fin au conflit. Très écoutés par les membres des deux communautés aussi bien pour leur sagesse que pour leur patriotisme fortement prononcé, les notables de cette localité de l’extrême sud du pays ont pu, sans grandes difficultés, dissiper les malentendus et sensibiliser les populations sur les tentatives de manipulations menées par certains salafistes qui se sont introduits dans la région depuis le début de la guerre au Mali. Pour ces notables, ces salafistes qui auraient déjà fui la ville pour se volatiliser dans l’immense désert de Tanzerouft, œuvrent depuis des mois à créer des tensions dans cette région frontalière du Mali en jouant sur les différences entre les deux communautés targuie et arabe. Les notables, représentant les tribus arabe Brabiche et targuie Idnane, ont en effet conclu un accord historique permettant de mettre fin à ce conflit tribal qui s’est soldé par huit morts et une trentaine de blessés. Cet accord, signé sous l’égide du wali d’Adrar et d’autres responsables, met en avant la nature pacifique des populations de Bordj Badji-Mokhtar, qualifiant d’ailleurs ces événements douloureux d’«étrangers aux principes de tolérance et de coexistence connus des habitants de la région». Ils ont, en outre, salué les «efforts déployés par les autorités civiles et sécuritaires et leur mobilisation constante pour parvenir à cet important résultat». Fortement sensibilisés, les représentants des deux tribus ont pour leur part félicité l’effort des notables et ont appelé tous les intellectuels de la région à «s’impliquer pour faire aboutir cette initiative et prendre part efficacement au développement et à la stabilité de la région, par fidélité au message des chouhada de la glorieuse Guerre de Libération». Situé sur la bande frontalière avec le Mali, Bordj Badji-Mokhtar reste la cible de nombreux terroristes qui infestent les montagnes de Kidal et qui n’hésiteraient pas à frapper d’une manière ou d’une autre sur le sol algérien. D’où d’ailleurs la mise en garde du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait déclaré jeudi à Jijel que l’Algérie avait les moyens et les potentialités de répondre fortement à toute tentative d’atteinte à la sécurité nationale.
Sonia B.
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