RND : Bensalah manœuvre pour fragiliser les redresseurs
La bataille pour la prise en main du Rassemblement national démocratique (RND), en tant qu’instrument dans la lutte qui se prépare autour de l’élection présidentielle d’avril 2014, fait rage même si elle n’est pas aussi médiatisée que celle qui déchire actuellement l’autre parti de la majorité, le FLN. Les communiqués qui suivent les réunions présidées par Abdelkader Bensalah, secrétaire général par intérim depuis la démission-éviction d’Ahmed Ouyahia, contiennent des références explicites au conflit interne au RND. Ainsi, il y a une semaine, le bureau permanent s’est réuni pour examiner avec la commission nationale chargée de la préparation du 4e congrès, «les préparatifs d’ordre organisationnel sur la base desquels se tiendront les assemblées communales et les congrès de wilayas et régionaux». Le communiqué fait état d’«entrave» à la préparation du congrès. La feuille de route que suit Bensalah ne plaît pas à tout le monde au sein du RND. Mais les instructions commencent à tomber pour baliser le choix des délégués qui iront au congrès. Les protagonistes dans cette bataille du RND savent que tout se joue maintenant et que le congrès se «préfabrique» dans cette phase de définition des critères pour le choix des délégués. D’où l’attention apportée par Bensalah et son groupe à l’établissement des «listes du corps électoral élaborées au niveau des wilayas». Le levier qui permet d’orienter cette opération est « la conformité aux normes fixées pour la formation du corps électoral». Il faut faire vite avant la date du 7 septembre prochain qui a été fixée pour les «élections des commissions de wilayas en prévision de la tenue des congrès de wilayas et régionaux». Abdelkader Bensalah, qui n’oublie pas qu’en tant que président du Sénat, il est le deuxième personnage de l’Etat, sait hausser le ton quand il le faut pour rappeler les différents clans du RND à leur devoir de «discipline partisane considérée comme l’un des fondements du parti». Il met en garde ses troupes contre «toute tentative visant à influencer la marche du RND». Cela étant, le secrétaire général par intérim réfute les accusations sur les intentions que lui prêtent ses adversaires de vouloir évincer les vrais redresseurs, ceux qui ont fait tomber Ouyahia, et pis de diriger le parti en collusion avec ce dernier. Il proclame qu’il prend ses décisions «en toute démocratie et transparence». Autrement dit : aucun coup fourré ne se mijote chez les partisans de Bensalah. Il se fait fort de dénoncer subtilement «les comportements de certains qui pourraient nuire au parti inconsciemment». Allusion à peine voilée aux redresseurs.
Kamel Moulfi
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