FLN : Abderrahmane Belayat a eu le dernier mot
La bataille féroce entre deux camps au FLN pour l’organisation de la 7e session extraordinaire du comité central, ce week-end, s’est terminée aujourd’hui en faveur de Abderrahmane Belayat, coordonnateur du bureau politique (BP) qui peut crier haut et fort victoire. Ses adversaires ont en effet essuyé un cinglant revers après l’annonce de la décision du Conseil d’Etat invalidant leur session programmée jeudi et vendredi à l’hôtel El-Aurassi. L’arbitrage sollicité par le coordinateur du BP a été fatal pour eux, à leur tête Ahmed Boumehdi, président de la 6e session et principal initiateur et organisateur de cette session qui ne se tiendra finalement pas ce week-end. Ahmed Boumehdi et ses soutiens, forts de l’autorisation obtenue du ministère de l’Intérieur ne s’attendaient visiblement pas à un tel revirement. L’homme qu’ils ont presque enterré hier les a finalement bien arrosés aujourd’hui. De tels scénarios sont propres au FLN, où des situations peuvent changer d’une minute à l’autre, provoquant les plus improbables dénouements. Avant l’annonce de la décision du Conseil d’Etat, Belayat semblait avoir totalement perdu la bataille. Le ministère de l’Intérieur ne lui ayant pas donné l’autorisation pour tenir la session extraordinaire les mêmes jours (jeudi et vendredi), mais à l’hôtel Riadh de Sidi-Fredj, la majorité des membres du CC allait participer à la session programmée par Boumehdi à l’hôtel El-Aurassi. Mais voilà cette session annulée par une institution que nul au FLN ne peut contester la sentence. Et la partie reprend à zéro, avec cette fois-ci un grand avantage pour Abderrahmane Belayat. Ainsi, lors d’un point de presse tenu en début de soirée au siège du parti à Hydra, le coordonnateur du BP apparaissait soulagé et serein, et ne cessait de répéter qu’il allait s’atteler à préparer «tranquillement» la 7e session du comité central. Le coup de force tenté par Ahmed Boumehdi, derrière lequel se cachaient les milliardaires du FLN, a échoué. Mais la crise est loin d’être finie. «Les adversaires de Belayat ne sont pas prêts à ranger leurs armes. Il y a bien de gros intérêts à défendre ! Ils vont donc poursuivre leurs manœuvres et tenter encore une fois de peser de tout leur poids pour faire élire le secrétaire général qui arrangerait leurs grosses affaires», affirme une source interne au parti. En attendant, le FLN est sans SG depuis la destitution d’Abdelaziz Belkhadem en janvier dernier.
Sonia Baker
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