Blague à part
Par Kamel Moulfi – L’ouverture, hier, de la session parlementaire d’automne aurait été un non-événement si elle n’avait été accompagnée de l’absence du président de l’Assemblée populaire nationale, pour cause de maladie, mais surtout des mises au point qui ont mis un terme à l’attente de… l’événement. Il n’y en aura pas pour cette rentrée politique. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge de la séance inaugurale, a franchi allègrement le Rubicon à coups de petites phrases comme il en a l’habitude en réglant son compte, à la fois, au Conseil des ministres et à la loi de finances complémentaire 2013. Deux sujets qui ont fait noircir bien du papier aux journalistes. On guettait le Conseil des ministres parce qu’il est, a-t-on expliqué, indispensable à l’adoption de la loi de finances complémentaire. Celle-ci devait, aux dires de plusieurs ministres et du premier d’entre eux, donner l’aval légal à des mesures prises dans divers secteurs et sans lequel elles ne peuvent être appliquées. Mais derrière le Conseil des ministres, on espérait surtout voir le Président revenir de sa longue convalescence. Et, justement, «circulez, il n’y a rien à voir» a laissé entendre le très blagueur Sellal. D’abord, «la tenue d’une réunion du Conseil des ministres actuellement n’est pas nécessaire et les choses marchent comme il se doit», a-t-il expliqué en précisant qu’il était en coordination «quasi quotidienne» avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La coordination entre le Premier ministre et le chef de l’Etat fait donc office de Conseil des ministres. Incidemment, sans doute, Sellal a introduit une nouveauté dans le fonctionnement des institutions. C'est comme si on revenait à l’ancienne formule du conseil du gouvernement, auquel cas, dans les faits, en le réunissant chaque semaine, le Premier ministre fait plus que coordonner l’action des ministres. Autre nouveauté : la loi de finances complémentaire n’est pas indispensable. Les mesures correctives qui s’imposent en cours d’exercice sont intégrées dans la loi de finances suivante. Est-ce à dire que l’événement est reporté à la fin de l’année pour la signature de la loi de finances 2014 ?
K. M.
Comment (3)
Les commentaires sont fermés.