Un témoin européen dément l’utilisation de gaz sarin par Damas
«C'est un devoir moral de le dire. Ce n'est pas le gouvernement de Bachar Al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. Nous en sommes certains suite à une conversation que nous avons surprise. Même s'il m'en coûte de le dire parce que depuis mai 2012 je soutiens férocement l'Armée syrienne libre dans sa juste lutte pour la démocratie», a déclaré, dans une interview enregistrée à RTL-TVI, l'enseignant belge Pierre Piccinin da Prata, kidnappé en Syrie au mois d'avril et libéré dimanche en même temps que le journaliste de La Stampa Domenico Quirico. L’enseignant belge apporte de l’intérieur du camp des terroristes, qui l’ont enlevé et détenu dans des conditions qu’il décrit comme infernales, un témoignage dont la crédibilité est renforcée par le fait qu’il est lui-même un opposant acharné à Bachar Al-Assad et qu’il soutient la pseudo-armée syrienne libre totalement éclipsée sur le terrain par les islamistes. Sa conviction que Bachar Al-Assad n’est pas l’auteur du «massacre chimique», comme l’appelle Laurent Fabius, il la tire de l’écoute d’une discussion que Domenico Quirico a détaillée à La Stampa : «Un jour, depuis la pièce dans laquelle nous étions retenus prisonniers, à travers une porte entrouverte, nous avons entendu une conversation en anglais via Skype entre trois hommes». «Lors de cette conversation, poursuit-il, les hommes disaient que l'opération au gaz dans les deux quartiers de Damas avait été commise par les rebelles comme provocation, pour pousser l'Occident à agir.» «De cette conversation, il ressort clairement que le régime Al-Assad n’est pas responsable», conclut-il. Cela met encore plus en évidence les mensonges du secrétaire d’Etat américain John Kerry et du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui le suit aveuglément. Mettre sur le dos de l’armée syrienne l’attaque chimique commise par les groupes islamistes relève de ce que les islamistes appellent une «ruse de guerre» qui n’est pas nouvelle, c’est une pratique courante chez eux. Lundi, la chaîne de télévision Russia Today (RT) a révélé que les groupes terroristes projettent de lancer une attaque chimique contre Israël depuis un territoire contrôlé par le gouvernement syrien, pour forcer une intervention militaire étrangère en Syrie. Pierre Piccinin da Prata estime qu’il serait aujourd'hui suicidaire pour l'Occident de soutenir les islamistes qui dirigent désormais la rébellion syrienne. Son message sera-t-il écouté par les va-t-en-guerre américano-français ?
Kamel Moulfi
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