Vives tensions dans le secteur de l’éducation nationale
L’année scolaire, entamée il y a quelques semaines, ne sera pas un long fleuve tranquille. Les problèmes ayant conduit à des vagues assez puissantes de protestation l’année dernière se posent toujours avec acuité. Et du côté du ministère de l’Education, les solutions ne sont toujours pas trouvées. Les syndicats de l’éducation ont déjà donné un premier coup d’alerte la semaine dernière en observant, à l’échelle nationale, une heure d’arrêt de travail pour d’abord soutenir leurs collègues enseignants du technique marginalisés et rétrogradés, et pour rappeler, ensuite, au ministre Abdelatif Baba Ahmed que «l’heure est aux actes». Installé à ce poste en septembre 2012, Abdelatif Baba Ahmed a bénéficié d’une année scolaire (2012/2013) moins hachée. Ce qui ne serait peut-être pas le cas cette année. Après l’alerte de la semaine dernière, le Cnapest, un des syndicats les plus influents du secteur, annonce une journée de protestation pour le 7 octobre. Ce syndicat soutient que les problèmes en suspens ne sont même pas à l’ordre du jour au ministère de l’Education qu’il accuse d’exceller dans l’art du dribble. Le Cnapest, qui ne tardera pas à être suivi par d’autres syndicats du secteur, pose toutes les doléances des enseignants. A commencer par la régularisation de situation professionnelle des enseignants des lycées techniques démantelés. Cette revendication est portée par l’ensemble des syndicats du secteur qui soutiennent toutes les actions de la Coordination des professeurs techniques des lycées techniques (PTLT). Le ministre s’arc-boute sur sa position selon laquelle son département a offert des possibilités à ces professeurs pour passer un concours leur permettant d’obtenir un grade de professeur de l’enseignement secondaire. Une option que la coordination des professeurs techniques des lycées techniques qualifie de «contradictoire» avec les textes régissant la Fonction publique et avec le statut particulier des travailleurs de l’éducation. Mais le ministre refuse d’accéder à leur demande de réouverture du dossier des PTLT dans le but de trouver une solution équitable. Les PTLT ont toujours été affectés à des postes budgétaires de professeur d’enseignement secondaire (PES) depuis plus de 20 ans sans pour autant qu’ils bénéficient de leurs pleins droits. La coordination de ces enseignants considère que la promotion au poste de PES a été faite le jour où le professeur a eu son certificat d’aptitude professionnelle de l’enseignement secondaire et technique (Capes/Capet). Une sorte de bas de fer s’installe et risque d’affecter tout le secteur dans un avenir proche. A ce problème se greffent d’autres revendications socioprofessionnelles, allant de l’accès au logement à la promotion des enseignants en passant par l’amélioration des conditions de travail, notamment en allégeant les classes surchargées. Des revendications que le ministère refuse de reconnaître, tournant le dos ainsi aux syndicats auxquels Abdelatif Baba Ahmed avait pourtant tendu la main durant les premiers mois suivant son installation. Le changement de ministre, applaudi par tout le monde, ne semble pas induire les changements tant espérés et demandés par la communauté de l’éducation.
Sonia B.
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