Le (c)rêve américain
Par Kamel Moulfi – La surprenante et non moins impressionnante crise américaine qui laisse 800 000 fonctionnaires sur le carreau du jour au lendemain mérite le détour, quitte à s’éloigner, pour un laps de temps, de nos ennuis domestiques qui, en dépit des apparences, sont bien plus préoccupants pour nous. «Shutdown», ceux qui ne connaissaient pas ce mot anglais l’ont appris en suivant les informations qui viennent des Etats-Unis. Il signifie fermeture et c’est du gouvernement fédéral américain qu’il s’agit. Les Républicains au Congrès opposés à Obama ont «fermé» le gouvernement fédéral en refusant d’adopter le budget et ont, ainsi, mis en congé sans solde tous les fonctionnaires dits «non essentiels». Les secteurs touchés sont ceux à vocation de services publics, la sécurité sociale par exemple, la poste, pour une partie, les instituts de recherche dans le domaine de la santé, et à Washington, les ordures ménagères risquent de ne pas être ramassées. Ce vote a été qualifié par Obama de geste idéologique. La majorité qui domine le Congrès, et détermine tout ce que le gouvernement fédéral peut ou ne peut pas faire, est constituée de conservateurs qui ne veulent pas que les choses bougent aux Etats-Unis. Ils ne veulent pas du droit à la santé pour tous, comme ils ne veulent entendre parler d’aucun droit pour la frange de la population défavorisée. Conséquence : le mode de vie américain tant vanté par la propagande véhiculée par les médias, et par les films particulièrement, s’assimile en réalité à la mal-vie. Il n’est pas étonnant d’apprendre, rapporté par le quotidien Washington Post, que les Américains comptent parmi les habitants de la planète «les plus obèses, stressés et malades», selon un nouvel indice présenté par des scientifiques lors du Forum économique mondial en Suisse. En termes d’indice de capital humain, les Etats-Unis figurent au 112e rang sur une liste de 122 pays, presque à hauteur du Yémen qui est le dernier du classement.
K. M.
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