Le bon et la brute
Par Kamel Moulfi – S’il n’y avait eu d’autres voix différentes, telle celle de David Swanson qu’Algeriepatriotique a interviewé, on aurait fini par croire, à entendre le discours belliqueux des dirigeants américains, que les Etats-Unis ne sont peuplés que de va-t-en-guerre, y compris dans leur élite. Heureusement, il se trouve des journalistes, des blogueurs, des militants pacifistes, pour sauver l’honneur de ce pays. La façon dont la guerre projetée par les Etats-Unis et la France contre la Syrie a été évitée a montré le poids du mouvement pacifiste dans les pays occidentaux. Aux Etats-Unis, particulièrement, le mouvement pour la paix n’est pas une nouveauté. Ses animateurs n’ont jamais hésité à affronter l’accusation de traîtrise contre leur pays qui était lancée contre eux pour les discréditer. Les dirigeants américains n’ont d’ailleurs, à aucun moment, réussi à les isoler de la population ; au contraire, dans les années 1960, en pleine guerre du Vietnam, ils n’ont pas pu réprimer les manifestations pour la paix qui étaient largement soutenues par la population. David Swanson, né dans cette période, poursuit la tradition anti-guerre fortement enracinée dans son pays. Son optimisme a de quoi nourrir l’espoir en la force de l’opinion publique et en sa capacité à faire échec aux plans d’agression mis au point par les milieux bellicistes aux Etats-Unis. Il n’est pas le seul, les «lanceurs d’alerte» comme on les appelle, qui ont pour noms Snowden ou Julian Assange ou encore Bradley Maning, qualifiés de traîtres par leur gouvernement, ont eu le courage de passer à un palier plus élevé dans l’engagement anti-guerre, en dénonçant les pratiques occultes des Etats-Unis motivées par la volonté de placer le monde entier sous leur hégémonie. Le résultat est visible, les Américains et l’opinion publique internationale voient plus nettement le côté agressif des Etats-Unis et interviennent plus efficacement pour les empêcher d’agir.
K. M.
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