Dangereux aventuriers
Par R. Mahmoudi – Les sorties successives de l’inénarrable chef du FLN participent-elles d’une stratégie de communication décidée de concert avec l’entourage du Président ? Tout porte à le croire. Et c’est bien là où réside la gravité de la chose. Car au-delà des tactiques politiciennes et des stratagèmes qui sont le propre des jeux politiques de par le monde, c’est l’Etat algérien et ses institutions qui sont ici pris en otages par de dangereux aventuriers. Ainsi, depuis quelques jours, tous les médias sont à l’affût du moindre geste ou parole émanant de ce Amar Saïdani érigé, en l’espace de quelques semaines, porte-voix du pouvoir en place, porte-parole du «clan», dès lors que sa voix prime désormais sur toute autre autorité politique dans le pays. N’est-ce pas d’ailleurs étrange qu’aucune personnalité officielle, que ce soit du gouvernement ou des autres institutions politiques, n’ait tenté de recadrer, ne serait-ce que dans la forme, les arguties de ce zélateur, ni d’en atténuer les excès qui sont autant de gestes de mépris envers les officiels ? Que doit-on comprendre ? Que fait le Premier ministre, d’habitude si jaloux de ses prérogatives de porte-parole assermenté du chef de l’Etat, seul à être autorisé à parler, à la presse, de l’état de santé de Bouteflika, et si prompt à répliquer à tous ceux qui s’y essaieraient ? Amar Saïdani l’a complètement mis de côté. Il a fait mieux : il a, pour la première fois depuis l’arrivée de Bouteflika, dévoilé publiquement la fatuité du gouvernement, et sa soumission totale et indiscutable au pouvoir occulte.
R. M.
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