Demain, pas aujourd’hui
Par Kamel Moulfi – Que de promesses ! En suivant les informations à la télévision, on se croirait en campagne électorale. Tous les ministres s’y sont mis en empruntant la formule classique reposant sur la critique de ce qui existe, au présent, et sur l’intention proclamée de tout changer… au futur. On peut examiner cas par cas, secteur par secteur et thème par thème : la bureaucratie, l’hygiène publique, le transport, l’éducation, la santé… On a une curieuse impression du «déjà entendu» et, même ceux, les plus jeunes, qui découvrent ce discours pour la première fois, ne semblent pas y croire. Les ministres fraîchement nommés, mais au très long parcours dans le «système», pensent avoir fait le bon choix en traitant des problèmes quotidiens qui empoisonnent la vie des Algériens. Ils se servent des médias publics, en particulier la télévision qui se comporte comme instrument de «communication institutionnelle» au service des ministres, pour mettre en œuvre ce principe de «proximité» et faire savoir à tous qu’ils s’attaquent aux «vraies» difficultés vécues par les citoyens et qui ont été négligées, voire totalement ignorées par leurs prédécesseurs. Or, c’est sans doute là que les ministres se trompent et contribuent au contraire à aggraver le déficit de crédibilité du discours officiel, car les Algériens attendent des améliorations immédiates, dans le présent, et ils savent que les solutions existent et peuvent être appliquées sans attendre pour peu que la volonté sincère de travailler dans l’intérêt général existe et que le personnel en place soit de la qualité requise. Mais tout le monde peut constater que si les ministres permutent entre les postes ou cèdent leur département à un wali ou à un haut fonctionnaire, la haute administration dans les ministères reste la même et quand des changements sont introduits, ils répondent aux critères habituels de clientélisme et certainement aussi – on en est encore à ce stade – de régionalisme. Où est alors la différence ?
K. M.
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