Le projet de loi de finances 2014 adopté sans aucun amendement
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, est sorti aujourd’hui,, du siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) avec un budget 2014 définitivement ficelé. Comme il fallait s’y attendre, la tâche n’a pas été ardue pour le gouvernement qui propose puis dispose lorsqu’il s’agit d’allocations des finances de l’Etat. Lors des débats sur le projet de loi, les députés ont d’ailleurs, en majorité, brillé par leur absence. La séance de réponses du gouvernement n’avait enregistré que l’écho d’une salle pratiquement vide. Hier, les députés avaient regagné leurs sièges pour s’adonner à leur exercice favori. Comme à leur habitude, ils ont levé la main pour donner leur quitus à l’Exécutif. Ils ont été 276 députés sur 380 à voter le budget au nom du Front de Libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND). Des voix discordantes se sont fait entendre de la part du Front des forces socialistes (FFS), de l'Alliance verte (islamiste) ainsi que du Parti des travailleurs (PT). Les deux premiers ont voté contre le texte, alors que le dernier s’est abstenu. Des exceptions qui tendent à confirmer le simulacre de débat et de vote qui se jouent inlassablement dans l’hémicycle. Une trentaine d’amendements introduits par les députés auprès de la commission des finances ont été d’ailleurs balayés, tandis que des revendications portant sur l’instauration d’un impôt sur la fortune, demandé par le PT, ou encore le détail des dépenses allouées dans le cadre du Fonds de régulation des recettes (FRR), exigé par le FFS, n’ont reçu aucun aval de la part du gouvernement. Dans les faits, la nouvelle loi de finances est qualifiée de «loi sociale» n’ayant introduit ni taxe ni nouveaux impôts et ayant augmenté les transferts sociaux. Ceux-ci sont équivalents à 1 603,2 milliards de dinars en 2014, soit 8,8% du PIB, en croissance de 106,3 milliards de dinars par rapport à 2013. A ce sujet, les analyses politiques ciblent, comme chaque année, la volonté de l’Exécutif d’acheter la paix sociale à travers notamment des subventions de produits de base, tels que les céréales, le lait, le sucre et l’huile, équivalant à 12,8% de l’ensemble des transferts. L’objectif de maintenir la paix sociale à travers les subventions serait encore plus avéré en cette période pré-électorale, estime-t-on. Les dépenses inscrites en 2014 prévoient, par ailleurs, une hausse de 10,4% des recettes budgétaires à 4 218,2 milliards de DA et des dépenses équivalant à 7 656,2 milliards de DA. Le déficit serait de l'ordre de 3 438 milliards de DA, soit 18,1% du produit intérieur brut (PIB), alors que la croissance économique serait au courant de l’année prochaine autour de 4,5% globalement et de 5,4% hors hydrocarbures, avec une variation de l'indice des prix à la consommation de 3,5%.
Meriem Sassi
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