Des étudiants attaqués devant une cité universitaire à Béjaïa
La ville de Béjaïa a connu une soirée agitée, hier mercredi, suite à l’attaque menée contre l’enceinte de la cité universitaire Mille-lits, dans le quartier Seghir, par des dizaines de riverains, à coup de pierres. Pris de panique, et ne comprenant pas au début ce qui se passait ni les motifs de cette agression caractérisée, les étudiants ont, une première fois, tenté de s’organiser pour affronter les assaillants. Alertées, les forces de police sont immédiatement intervenues, mais leur présence a davantage galvanisé les meutes de jeunes en furie qui continuaient à jeter des pierres en direction des policiers, lesquels ont usé de bombes lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. On déplore quatre blessés à l’arme blanche, y compris dans les rangs des forces antiémeutes. Il a été procédé à quelques arrestations. Les échauffourées ont duré plus de deux heures. Plus tard, on saura que ces jeunes émeutiers voulaient «donner une leçon» aux étudiants qu’ils auraient vu défiler la veille «en couples» – à l’annonce de la victoire de l’équipe nationale de football – et dans des postures jugées «provocatrices». L’occasion pour certains d’entre eux de réclamer l’évacuation des deux cités universitaires mixtes et mitoyennes, Mille-lits et 17-Octobre, hors de la ville, sous prétexte que cet état de mixité attirerait de bien mauvaises choses aux riverains. Sur les réseaux sociaux, des appels sont publiés pour un autre rassemblement aujourd’hui jeudi devant la même résidence. Sujet de discorde, la mixité dans les résidences universitaires est maintenue à Béjaïa en dépit des pressions sociales et même administratives qui sont exercées sur les étudiants. Le wali lui-même s’est plusieurs fois prononcé contre le maintien de la mixité dans ces résidences.
Rabah Aït Ali
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