Le prix de l’usine Michelin a été nettement sous-évalué
Le gouvernement poursuit ses discussions avec les dirigeants de l’usine française de pneumatiques Michelin, dans le but de récupérer le site industriel. Selon le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, l’Etat est décidé à exercer son droit de préemption, car dans le cas de la transaction passée par Michelin avec le groupe Cevital, «le prix fixé a été sous-évalué de 15 fois au moins». La sous-évaluation des biens mis en vente par des étrangers est justement un cas de figure prévu par la réglementation qui donne le droit à l’Etat d’intervenir. Lors de son déplacement à Paris dans le cadre de la première réunion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) tenue le 28 novembre 2013, Amara Benyounès est revenu, dans ses déclarations à la presse, sur cette affaire de cession toujours en suspens, estimant notamment dans une interview à Jeune Afrique que « l’Etat exercera son droit sans léser le partenaire français qui pourra prétendre, comme le stipule la loi à une majoration de 10% du prix fixé». Il est à rappeler que l’homme d’affaires Issad Rebrab avait acquis, en juin 2013, 65% des parts de l’entreprise pour 1,5 milliard de DA, lors de la session effectuée à son profit par l’entreprise française. L’affaire semblait entendue avant que le gouvernement ne fasse valoir son droit de veto, bloquant la mise en vente effective de l’usine. Celle-ci est actuellement en cessation d’activité et près de 500 travailleurs sont au chômage. Le ministre est revenu par ailleurs sur le projet de l’usine Renault de Oued Tlélat à Oran, affirmant qu’il a eu des assurances, lors de ses entretiens avec des responsables du constructeur français à Paris, que le premier véhicule «Nouvelle Symbol» sortira en novembre 2014. Il est à noter que la première réunion du Comefa s’est tenue jeudi à Paris, au moment où la France est supplantée par la Chine dans le domaine des échanges avec notre pays. Un fait relevé par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui coprésidait avec Amara Benyounès cette première réunion du côté algérien. Le ministre a relevé à propos des échanges commerciaux entre les deux pays que la France a «maintenu sa position sur une certaine catégorie de produits, notamment les produits agricoles, mais qu'elle a régressé sur le plan des échanges dans les produits industriels, tels que la sidérurgie et les produits électroniques». Les conclusions du Comefa permettront de préparer le volet économique du comité intergouvernemental de haut niveau, qui se réunira le 16 et 17 décembre à Alger sous l’égide des Premiers ministres français et algérien.
Meriem Sassi
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