La bataille de Kiev
Par Karim Bouali – Les manifestations des «pro-européens» à Kiev, comme on les appelle déjà, donnent du grain à moudre aux médias occidentaux habitués à manipuler de telles informations en usant de commentaires très tendancieux comme ils l’ont fait pour ce qu’ils ont appelé les «printemps arabes», dont on voit les résultats aujourd’hui et ce n’est pas fini. L’occupation par les manifestants de la mairie de la capitale ukrainienne est rapportée en termes presque militaires comme s’il s’agissait d’une guerre : «La mairie de Kiev tombe entre les mains des manifestants». Imaginons si c’était la mairie de Paris – car cela peut arriver n’importe où dans les conditions de l’évolution mondiale accélérée telle qu’on le constate en ce moment, le commentaire aurait été le suivant : «Les manifestants occupent illégalement la mairie de Paris». Les enjeux de ce qui se passe en Ukraine sont livrés par les informations qui entourent les événements. On apprend que le président ukrainien Viktor Ianoukovitch devait se rendre, aujourd’hui, en Chine pour une visite d’Etat de trois jours et au même moment, les dirigeants de l'opposition ukrainienne devaient s’entretenir avec des diplomates occidentaux, dont les ambassadeurs des Etats-Unis et de l'Union européenne en Ukraine, «à huis clos», a-t-on précisé. Mais surtout, le président ukrainien doit aller prochainement en Russie pour signer une feuille de route de coopération portant sur le partenariat stratégique entre les deux pays. Quand on ajoute la suspension par le président ukrainien des négociations avec l’Union européenne en vue de conclure un accord d’association, jugé sans intérêt pour son pays, on trouve l’explication de cette mobilisation de l’opposition qui était préparée de longue date dans le cadre d’une opération visant à renverser le pouvoir légitime et le remplacer par des personnalités acquises aux Occidentaux. Certains médias sont devenus à la longue des instruments dans de telles machinations, sans égard pour les risques sur la stabilité des pays ciblés, comme l’Ukraine qui semble divisée entre pro et anti-accord d’association avec l’UE.
K. B.
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