Université : le CNES menace de recourir à une grève
Après un long silence, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) revient de plus belle sur la scène sociale. Ce syndicat brandit la menace de recourir à des actions de protestation en raison de la situation «extrêmement critique» et des «promesses» et des «engagements trompeurs». Pour le CNES, la situation pédagogique est plus que lamentable avec une régression inquiétante et continue du niveau, aggravée d’après ce syndicat par «des réformes complètement déconnectées de la réalité économique, sociale et culturelle algérienne ainsi que l’ensemble de la sphère de formation nationale». Aussi, dans sa sortie médiatique par le biais d’un communiqué de presse, le CNES dénonce vivement la «gestion chaotique, confuse, confiée, dans beaucoup de cas, sur des bases clientélistes, ne répondant nullement à des considérations de transparence et de compétence». Il rappelle dans ce sillage «la démocratisation de la gestion universitaire» qui doit «être un impératif à sa performance et à son développement». Le syndicat a également fait état de la situation socioprofessionnelle des enseignants, marquée notamment par des salaires en deçà de leur statut et de leurs attentes et du problème persistant du logement. Bref, le CNES a dressé un véritable tableau noir de l’Université algérienne qui, selon cette organisation, va à la dérive. Le CNES souligne ainsi l’incapacité de la tutelle à répondre aux revendications justes et légitimes des enseignants chercheurs et s’interroge sur l’existence d’une volonté suffisante pour ouvrir de nouveaux horizons, allant dans le sens du renforcement du dialogue social. Sans ce dialogue, le CNES dit qu’il ira inévitablement vers l’achèvement d’un processus de démobilisation général d’un segment foncièrement important de la société. Par sa sortie, le CNES dit avoir tenté de refléter le climat qui règne actuellement au sein de l’Université et prévient contre une vague foudroyante de colère de la communauté des enseignants qui est à bout de ses nerfs en raison d’un cumul de problèmes sur plus d’une décennie.
Sonia B.
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