Yousfi : «Il est irresponsable de ne pas profiter du gaz de schiste»
Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a révélé, dans un entretien au quotidien Echorouk, que les nouvelles découvertes de pétrole effectuées depuis le début de l’année en cours ont plus que compensé le volume d'hydrocarbures extrait. Ce qui a permis, d’après lui, d'élever le niveau des réserves. Une première évaluation des découvertes depuis le début de l’année en cours font situer les réserves algériennes d’hydrocarbures à environ 2 milliards de barils de pétrole et 300 à 400 milliards de m3 de gaz, d’après M. Yousfi, qui, à l’occasion, ne s’est pas contenté de livrer les nouveaux chiffres. Il a, en effet, considéré ces mêmes informations comme «la meilleure réponse à ceux qui brandissent la question du tarissement des réserves d’hydrocarbures en Algérie pour faire peur aux Algériens». M. Yousfi a confirmé la décision prise d’aller vers l'intensification de l'effort d'exploration afin, dit-il, «d’assurer la couverture des besoins énergétiques du pays à long terme et de continuer à financer le développement économique et social». «C'est l'un des éléments les plus fondamentaux de notre politique actuelle. En 2013, cet effort a doublé par rapport à ces dernières années et a donné des résultats positifs», a-t-il expliqué. Le ministre a, sur un autre volet, été critique à l’égard du niveau de formation des diplômés des instituts de pétrole qui, d’après lui, n’ont pas les qualités nécessaires pour travailler dans une entreprise de la taille de la Sonatrach.
C’est sans aucun doute la première fois qu’un responsable d’un tel rang pointe du doigt cette question du niveau de qualification des ingénieurs et autres employés du secteur du pétrole, formés, pourtant, par des instituts publics. Faisant allusion aux nombreux scandales de corruption qui ont secoué la compagnie nationale d’hydrocarbures, M. Yousfi a estimé que le fait que «certains responsables de Sonatrach aient commis des dépassements condamnables» ne doit pas amener les gens à généraliser leurs jugements sur toute la compagnie qui, assure-t-il, «n’est pas pourrie». Interrogé sur l’éventualité de réviser à la hausse les prix de l’énergie d’une manière générale tels que recommandé par des experts pour diminuer les gaspillages, le ministre a écarté tout augmentation des prix du gaz et de l'électricité. D’après lui, ça ne se fera «ni cette année, ni l'année prochaine». Le ministre a, par ailleurs, promis de mettre fin à la politique de recrutement au niveau de Sonatrach, basée, dit-il, sur «le copinage et les liens familiaux». A propos de la très controversée question d’exploitation du gaz de schiste, le ministre a considéré qu’il est «irresponsable» de ne pas profiter de ces ressources, tout en prenant toutes les précautions nécessaires, en particulier en ce qui concerne la protection des nappes phréatiques ».
Amine Sadek
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